Son œuvre développe un humanisme esthétique et héroïque. Dans la recherche du beau et de l'harmonie, Schiller propose ainsi l'imitation des Anciens, notamment des anciens Grecs, en ligne avec la « grécomanie » dit encore « l'hellénisme allemand » répondant à des besoins identitaires face à l'hégémonie culturelle romane.
[...] Pour exprimer ses idées et convictions, Schiller a également mêlé talent de poète et d'historien en réinterprétant les mythes fondateurs historiques et héroïques, tels celui de Jeanne d'Arc, Wallenstein, et Guillaume Tell. Avec la pièce Wallenstein, Schiller écrit une tragédie historique moderne par son ambiguïté. Il décrit un officier seul face au vacarme du temps. Il exprime les transformations de son temps en présentant le héro non comme démesuré et omniscient mais comme un homme raisonnable, bousculé par les forces en présence, victime des circonstances comme de ses contemporains. Fini le héro hybris, le héro devient homme, proie des autres et des évènements. [...]
[...] Analyse d'une histoire littéraire et ses mythes autour de Friedrich Schiller L'œuvre de Friedrich Schiller se distingue de la littérature moderne dans la mesure où comme les classiques, l'auteur s'intéresse à la lumière plutôt qu'au crépuscule, comme l'illustre ces deux vers du Plongeur : « Heureux, ceux qui respirent Dans la douce clarté. » Son œuvre développe un humanisme esthétique et héroïque. Dans la recherche du beau et de l'harmonie, Schiller propose ainsi l'imitation des Anciens, notamment des anciens Grecs, en ligne avec la « grécomanie » dit encore « l'hellénisme allemand » répondant à des besoins identitaires face à l'hégémonie culturelle romane. [...]
[...] La plante peut te l'apprendre. Ce qu'elle est sans effort de volonté, sois-le, toi, par ta volonté - Voilà » (Poèmes philosophiques) Cette conception peut se matérialiser dans l'œuvre de l'auteur en pessimisme culturel, par exemple dans son Dieux de la Grèce, véritable apologie de l'univers grec : « Comme les dieux étaient plus humains, les hommes étaient plus divins. » Mais également constat de la disparition d'un monde de beauté dont seuls les chants poétiques gardent encore la trace, l'Olympe cédant sa place à un dieu unique, lointain et austère qui rabaisse le monde plutôt qu'il ne l'exalte. [...]
[...] De même, le drame Guillaume Tell s'intéresse au sujet de la liberté. Schiller reprend le mythe national suisse de l'archer symbole de liberté, de résistance et de nationalisme à l'époque des conquêtes napoléoniennes, en faisant un texte de résistance en Allemagne. Le mythe devient outil politique porteur d'espoir sous la plume de Schiller. [...]
[...] Une longue introduction pour expliciter l'importance des mythes dans l'œuvre littéraire de Schiller. Les chants lyriques et les écrits de l'auteur ne visent pas à peindre les mythes de manière irréfléchie et spontanée. Il s'agit d'un engagement esthétique et moral de l'auteur aux fins d'inciter les modernes à dépasser leurs manques, à conquérir et assumer leur perfectibilité. En témoigne le poème Les Artistes, monstre de 31 strophes et 481 vers et figurant comme, un correctif des Dieux de la Grèce, dans lequel Schiller montre « l'humanité dans son état de perfection actuelle », après avoir vanté les mérites de la civilisation esthétique des Grecs anciens. [...]
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