Cette analyse peut également servir de commentaire de texte mais aussi pour un oral, peu importe la problématique. Une analyse bien détaillée du poème "La grasse matinée", tiré de Paroles de Jacques Prévert.
[...] oo Autre touche d'humour noir grinçant : la chute du vers 16. En effet la surimpression de la tête de veau sur le reflet de l'homme sur la vitre de la vitrine nous fait voir un « homme avec une tête de veau ». oo Enfin, alors que le vagabond rêve de se payer une tête de veau ou « de n'importe quoi qui se mange » le vers 22 fait de lui celui dont « le monde se paye tête » (l'expression est passée du sens propre au sens figuré : se moquer de . [...]
[...] > Le poète laisse ce vagabond dans l'anonymat (valeur universelle). > Le récit se structure en trois temps (trois parties): -Deux premiers temps : deux tableaux, comme des « arrêts sur image » où le narrateur omniscient raconte ce que pense un homme affamé d'abord devant une vitrine de magasin chargé de victuailles à puis devant un bistrot à 51). Le présent d'actualité (ex « regarde » « titube » (v. 42) donne au lecteur l'impression de suivre l'homme en direct (écriture très visuelle, cinématographique. [...]
[...] Le détail des dépenses (vers 56-59) est peut-être un fantasme qu'il n'a pu réaliser. AXE II. PREVERT SE REVELE COMME UN TEMOIN A DECHARCHE DE L'ASSASSIN Un témoin plein de compassion qui décrit avec expressivité (poésie du quotidien) le caractère obsessionnel de la faim et suscite ainsi la pitié du lecteur - Le choix du présent d'actualisation dans les deux premiers « tableaux » et leur longueur par rapport au troisième (ils occupent 51 vers sur 64) sont là pour que le lecteur accompagne l'homme dans son errance et qu'il ne le juge pas sur son acte puisqu'il ne découvrira ce dernier qu'à la fin. [...]
[...] - La reprise des vers 60-64 {cf structure circulaire) apparaît comme une explication : la véritable cause du crime commis est la misère sociale et son corollaire, la faim. Pistes pour une conclusion. Ce poème a sans doute été inspiré par les souvenirs d'enfance de Prévert sensibilisé très tôt à la misère ainsi que par la crise de 1929 et la période de guerre, mais c'est aussi un texte qui témoigne pour tous les anonymes exclus du circuit, et ce quel que soit le lieu ou l'époque. [...]
[...] - Le titre a valeur de dénonciation par l'ironie dont il est porteur: la « grasse matinée » se limite pour le vagabond à un café-tartines, ou un rêve de café-tartines. L'ironie grinçante de la situation est marquée dans ce titre : en effet, alors qu'à « six heures du matin » (v.7) les riches font la « grasse matinée » sans se soucier de leur estomac, les pauvres, eux, errent en quête de nourriture. Tout le poème est d'ailleurs construit sur cette opposition entre le champ lexical marquant l'abondance de nourriture et celui marquant la famine. [...]
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