Le Portrait ovale de Poe - réécriture de la nouvelle en une page et demie. Respect du style, de la focalisation, du thème de la vie et l'art avec le portrait requit.
[...] Annihiler la mort, - poétique ambition . Il travailla pendant des mois, enragé, ne dormant pas, ne mangeant plus. Il peignait sa bien-aimée de mémoire, connaissant par cœur les courbes de son corps parcourues mille fois par son crayon, se rappelant chaque détail de son visage mille fois caressé par son pinceau. / Enfin, une nuit, il donna la touche finale à sa dernière œuvre : la pleine lune déversait ses rayons sur le portrait, qui la représentait allongée sur le lit conjugal, à demi-nue, pudiquement couverte de gazes qui cachaient mal les grâces de son corps. [...]
[...] Je ne te savais pas si sensible à ces contes de bonne femme Quoi toi qui en a publié des dizaines, tu accordes crédit à des histoires de fantômes - Je pensais comme toi, il y a encore quelques heures : en quittant Vincent, j'allai me renseigner sur : le même jour où son valet le surprit, me dit-on, il quitta la ville avec une jeune femme, et on ne le revit plus. Intrigué par la coïncidence, je décidai d'entrer dans son manoir, pour voir si le tableau était toujours là. Et je le trouvai en effet, accroché devant le lit conjugal comme Vincent me l'avait décrit. [...]
[...] mais d'abord assieds-toi, et attrape donc un bock quelque part, tu vas m'aider à venir à bout de cette cruche . » Je le remerciai, enflammai une allumette pour qu'il rallume son cigare, et il commença son histoire ainsi : / « Tu te souviens sans doute du peintre ? Ce jeune peintre parisien venu s'installer à Philadelphie il y a quelques années, à peu près vers l'époque où nous avons travaillé ensemble au Magazine. Je me rappelle qu'un certain Baudelaire, en France, l'avait décrit comme un personnage romantique, mélancolique comme un tableau de Dietrich et fougueux comme Byron. [...]
[...] Se pouvait-il qu'il y ait eu plusieurs portraits ? C'est ce qu'il dut d'abord se dire . Mais, écoute cela, mon ami : un jour qu'il fut réveillé par des gémissements, le domestique, pensant son maître malade ou mourant, se précipita dans sa chambre : il vit alors son maître prodiguant les plus douces caresses à sa femme, qu'il tenait entre ses bras Et de lui crier : eh bien Vincent, un homme ne peut-il pas avoir un peu d'intimité avec la femme qu'il aime ? [...]
[...] Je m'aperçus alors que son cigare était éteint, et que ses yeux l'étaient tout autant. Je pris sur moi de lui secouer le bras pour le réveiller : comme électrisé par ce contact, mon vieux camarade sursauta et me jeta un regard éperdu / « - Ah mais c'est toi Comme tu m'as fait peur Tiens, il fallait bien que je tombe sur un homme tel que toi, - sur un poète, - après une histoire pareille . » / Intrigué, je lui demandai de s'expliquer sur le sens de ces paroles sibyllines. [...]
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