Vendredi soir, j'étais invité à une soirée chez un collègue de travail. On était une bonne trentaine, rien que des cadres moyens âgés de 25 à 35 ans. Nous ne nous connaissions pas tellement bien mais les préjugés et étiquettes étaient bel et bien ancrés. Nous allions entamer l'apéritif lorsqu'un collègue de travail se comporta d'une manière assez incongrue. Nestor était considéré comme un simple cadre, assez introverti. Alors que des groupes de personnes se formaient çà et là, il restait impassible dans son coin lorsque soudain… un bruit retentit au fond de la pièce, tout le monde se précipita afin de savoir ce qu'il s'était passé. Nestor se trouvait là, à terre, les quatre fers en l'air. Il semblait être tombé de sa chaise et paraissait sonné. Il était allongé au sol, le visage sous une table. Tout ce beau monde s'empressa de le questionner sur les circonstances de sa chute. Etait-ce pour leur propre conscience, ou pour rigoler encore un peu sur le dos de ce pauvre Nestor ? Soit, en tous cas, il ne fallut pas attendre longtemps pour que des éclats de rire se fassent entendre. Certes, Nestor semblait avoir un peu abusé de la bouteille pour noyer sa solitude ; cependant, il ne méritait pas les vannes vaseuses qui se répandaient à son égard. Si l'on tendait un peu l'oreille, on pouvait entendre ce grossier personnage de Marcel qui jouissait du malheur des autres : « Chapeau Nestor !!! » hurlait-il. Je me disais que ce pauvre homme n'avait guère de chance lorsque nous retrouvâmes au sol une sorte d'épaisse moquette grise. Tout le monde se regardait. Mais à qui pouvait bien appartenir cette moumoute ? Alors que l'élément perturbateur se relevait comme si de rien n'était, nous aperçûmes une lueur provenant de son crâne luisant. La question ne se posait plus, Nestor était atteint depuis quelques temps déjà de calvitie. Désormais, son leurre était découvert et il allait devoir assumer devant les yeux ébahis de ses collègues. Il commença à balbutier quelques mots pour essayer de se justifier lorsque Marcel renchérit : « Allez Nestor Burma, on t'a reconnu ! Tombe le masque ! ». A ce moment précis, Nestor semblait plongé dans une grande solitude. Malgré leur statut de cadre, certains ne semblaient pourtant pas posséder la maturité nécessaire. En effet, face au désarroi de notre collègue, les plaisanteries continuaient de fuser comme si elles ne l'atteignaient pas. Le grand philosophe Marcel poursuivait : « Quand est-ce que tu nous fais visiter ton commissariat de police ? » L'intelligence de Brice, typique personnage rural, s'associa à ce dernier : « Et ta collègue Julie Lescaut, tu comptes bien nous la présenter un jour, non ? ».
[...] Il commença à balbutier quelques mots pour essayer de se justifier lorsque Marcel renchérit : Allez Nestor Burma, on t'a reconnu ! Tombe le masque ! À ce moment précis, Nestor semblait plongé dans une grande solitude. Malgré leur statut de cadre, certains ne semblaient pourtant pas posséder la maturité nécessaire. En effet, face au désarroi de notre collègue, les plaisanteries continuaient de fuser comme si elles ne l'atteignaient pas. Le grand philosophe Marcel poursuivait : Quand est-ce que tu nous fais visiter ton commissariat de police ? [...]
[...] En effet, il multipliait les relances, connaissait les termes de brelan, carré, full, etc. En réalité, le Poker n'avait aucun secret pour lui ! Le temps passait si vite que, peu à peu, les invités venaient remercier Francis pour la soirée et annonçaient qu'ils nous quittaient. Arriva le moment où nous nous retrouvâmes seuls autour de la table. Il parut alors inévitable que l'un d'entre nous propose de jouer de l'argent, comme dans les cercles de jeux. Patrick fut ce "détonateur". [...]
[...] Je compris qu'il voulait en venir aux mains. De manière spontanée, je décidai alors de lui donner un coup de poing en pleine figure. Son nez était en sang. Dans l'inertie de mon acte, je l'emmenai jusqu'à la porte d'entrée et le mis dehors. Mes deux partenaires de table étaient bouche bée, scotchés sur leurs chaises. C'est sûr, je n'avais pas mesuré les conséquences que cela entraînerait au travail, mais désormais, tout était calme. [...]
[...] Ce qui explique peut-être les aphtes que cela me procure ! Malgré ce qu'il venait de dire, il se servit dans le plat. Nous continuions à parler de tout et de n'importe quoi. J'essayai, avant tout, d'en savoir plus sur ce personnage atypique, mais qui me semblait sympathique. Pour cela, je posai des questions anodines qui forçaient mon interlocuteur à répondre indirectement à ce que je ne lui avais pas demandé. En fait, j'appliquai ici la méthode employée par un commercial lors du premier contact avec un client. [...]
[...] Il y était diffusé "Caméra café", une série de sketches se déroulant devant le distributeur automatique de café d'une entreprise. Les comptables, fidèles à leur image de "grands enfants", s'égosillaient au moindre mot de Bruno Solo ou encore d'Yvan Le Bolloc'h. Quelque peu lassé par leurs blagues et les ricanements incessants, je préférai m'évincer pour participer à une discussion avec deux responsables des relations humaines, Patrick et Francis. Ce dernier étant l'organisateur de la soirée. Là, régnait une atmosphère bien plus sérieuse. Effectivement, j'étais tombé sur deux acharnés du Poker. [...]
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