Son pays, madame, est celui des Aegolius, peuple mystérieux caché à la croisée des mondes orientaux. Peu de gens ont eu la chance de côtoyer ses habitants, et le peu de ces gens qui en est revenu vivant raconte des faits étranges. En effet, ce monde merveilleux est entouré de rivières cachant des crocodiles, de ravins profonds dont on ne voit pas le fond, de pics touchant presque le ciel et de forêts remplies d'animaux sauvages, tous plus dangereux les uns que les autres.
Il fut un temps cependant où accéder à ce pays était relativement aisé. Un chemin caché dans les montagnes permettait, en effet, d'éviter la forêt et les pics, en y accédant directement par un simple pont de pierre.
Ainsi, après avoir traversé le pont, on se retrouvait face à une magnifique et énorme porte de bois sculpté, ornée des pierres les plus précieuses que l'on connaisse. Chose curieuse, il y avait un heurtoir pour frapper à la porte comme pour n'importe quelle porte de château. Une fois ce heurtoir actionné, la porte s'ouvrait avec un grincement terrifiant. Puis soudain, apparaissait un paysage merveilleux et ensoleillé, contrastant parfaitement avec l'intérieur sombre et lugubre du chemin escarpé de la montagne. Un paysage fait de forêts verdoyantes, de plaines où le vent faisait danser les herbes hautes, de gigantesques montagnes bleues. Endroit où les oiseaux prenaient plaisir à chanter (...)
[...] De grands arbres fruitiers, des plantes médicinales de toutes sortes, des cultures abondantes les entouraient. De petits lacs remplis d'une faune incroyable venaient irriguer toutes ces cultures. Au cours de notre périple, nous trouvâmes des pierres précieuses d'une valeur inestimable et qui pourtant à leurs yeux n'avaient aucune valeur. Nous fîmes également la connaissance des Sleipnirs, ces chevaux légendaires à huit jambes, plus rapides et endurants que n'importe quel autre animal. Ce cheval était pour eux l'une de leurs plus grandes richesses, leur emblème, signe de courage, de bonté et d'humilité. [...]
[...] En le prenant on découvrait peu à peu ce monde féerique qui vous entourait. Après environ quinze minutes de marche apparaissaient des toits de paille dorée. En continuant sur ce chemin on entrait dans un magnifique petit village. Ici pas de maisons, seulement des cases. Mais pas n'importe quelles cases. Celles-ci étaient grandes et confortablement aménagées. Elles possédaient même des fenêtres ! Au bout d'un certain temps, un homme apparut et s'avança. Il parlait une langue étrangère fort agréable à entendre. Nous lui répondîmes dans la nôtre. [...]
[...] Qu'ils la vénéraient, mais pas à l'excès : ils la remerciaient de leur donner tant et organisaient régulièrement de grandes fêtes en son honneur. Pour finir il nous regarda d'un air serein et apaisé. Il nous félicita d'avoir réussi à pénétrer dans son royaume, et en l'honneur de notre présence, nous annonça qu'il souhaitait organiser une cérémonie de bienvenue. Nous passâmes une excellente soirée, la fête fut merveilleuse. Nous eûmes droit à des plats gigantesques de fruits et de légumes tous plus savoureux les uns que les autres. [...]
[...] De ce creux sortit un homme âgé qui fit signe à notre guide et nous invita à entrer. L'intérieur de son arbre était très simple. Seul un détail attira notre regard. En effet, les parois de cet arbre possédaient d'attrayantes étagères où figuraient une multitude de livres écrits dans toutes les langues et sur tous les sujets. Le vieillard nous invita à nous asseoir sur de grands coussins de la matière la plus douce qui soit. Ces derniers étaient disposés en cercle autour d'un trône en cuivre et or. [...]
[...] Les habitants étaient tous égaux et libres, préférant la parole à la violence. Travailleurs acharnés, respectant profondément la nature, préférant la simplicité aux fastes, ils étaient tous intelligents et naturellement bons. Les lois n'avaient donc de raisons d'exister ! Connaissant nos mœurs, il nous parla de la religion, argumenta sur le fait qu'il trouvait les Occidentaux trop excessifs à ce sujet. Il regretta que ces derniers ne sachent pas définir les priorités de l'existence. Il nous expliqua ensuite que le seul dieu des Ægolius était la Nature. [...]
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