Les arbres s'effeuillent et laissent choir leur feuillage roux sur le sol ; et moi - malheureuse ! - je ne peux m'empêcher d'y voir mon âme tomber en lambeaux dans le gouffre du désespoir. A moins que cela ne soit que l'image du sablier de la Mort... de ta Mort. Ah mon mari ! Si seulement un homme en blouse blanche pouvait afficher un visage désolé tout en mentionnant une erreur de diagnostic. Si seulement ! (...)
[...] O saison des morts ! Ma superstition me fait croire à une machination orchestrée par tes soins. Hélas ! Même si mon mari venait à te surmonter en dépit de ta cruelle décision Automne il se heurterait inévitablement à l'hiver et ses arbres nus, tragique annonciateur du baisser de rideau définitif. Ne me quitte pas, toi, mon compagnon de vie depuis plus de trente ans ! Ah mon mari ! Oui, je t'ai mené la vie dure ; mais aussi difficiles que furent nos dix dernières années passées à se déchirer pour des futilités, je ne peux me résoudre à l'idée de vivre seule. [...]
[...] Sache-le. Sache-le, mon vieil amour ! Moi, destinée au statut de veuve éplorée ? Ciel ! Non. Pas maintenant. Je ne suis pas prête. Je crois que je ne le serai jamais. Mais voilà qu'un des volatiles de ce couple d'oiseaux que je fixais distraitement s'envole. Loin du nid. Loin Là où tu vas, mon mari : loin. Là où ton âme s'envole, mon mari. [...]
[...] Ecriture d'invention : Le monologue lyrique "Imaginez le monologue lyrique d'une personne qui voit dans la nature le reflet de ses sentiments. Le texte sera en prose, à la 1ère personne et fera environ une page (25 lignes)." Ah mon mari ! Comme l'air de ton souffle court vient douloureusement s'échouer sur mon cœur ravagé ! Aujourd'hui il n'y a malheureusement plus aucun doute sur ton sort. Et quand bien même je détourne la tête vers la fenêtre afin d'ignorer les gémissements de ta poitrine sifflante, le paysage bruni par l'automne me ramène dans les profondeurs de ma souffrance. [...]
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