Ecriture d'invention, Elle m'a tué, composition personnelle, histoire, meurtre
« La vie est cruelle, mais on pardonne et la vengeance vient en son heure », pensais-je.
Cette sensation étrange de dominer une personne par la pensée et le physique même pour peu d'instants seulement. Cette chaleur dans la paume, cette odeur, ces bruits, ce liquide sur ma peau : mes sens se perdaient. La mort. Quoi de plus fascinant ?
[...] Mon couteau était planté, sa chair était déchirée comme son âme qui commençait à s'en aller, de sa jugulaire giclait du sang d'un rouge éclatant. Un dernier cri dans cette rue sombre puis elle n'était plus. Je retirai, doucement, ma lame de sa plaie béante. Son corps allongé ne signifiait plus rien, et sa vie de péchés s'était envolée. Ses hommes seraient peut-être déçus mais le temps passe et ils oublieront. Mon œuvre achevée et ma jouissance vengeresse finie, je pris le cadavre et le mis à côté de la Seine. [...]
[...] De ma main, je pris le couteau et le jetai de toute mes forces puis je donnai un coup de pied dans les habits féminins qui volèrent et tombèrent dans l'eau où ils flottaient désormais. Je regardais ce spectacle mais ne ressentais plus aucune émotion. En divagant dans mon esprit mort, je pensais : Ma deuxième moitié est morte, ma conscience va l'oublier, et le cycle va continuer. Mon train va repartir, laissant là mon infidèle, qui a tué mon être et ma morale. [...]
[...] Le livre, détrempé de sang, gisait là, comme le corps inerte à côté de lui. L'herbe virait au rouge, comme le ciel : le jour se levait. Il fallait me décider à partir de cet endroit victorieux où sentais désormais une odeur putride. Rentrant à la même heure que d'habitude. Je posai le couteau sur des affaires de femme gardées ici et m'allongeai sur mon lit. Un sentiment de regret m'envahit mais se dissipa vite. Je m'endormis, ce soir là paisiblement hors des draps. Le lendemain, quand je me réveillai, rien n'était contre moi. [...]
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