Écriture d’invention, épreuve, Épreuve Anticipée de Français, scène, metteur en scène
Sur la scène, une étendue d'herbe brûlée s'enflant au centre en petit mamelon. Pentes douces à gauche et à droite et côté avant-scène. Derrière, une chute plus abrupte au niveau de la scène. Maximum de simplicité et de symétrie. Lumière aveuglante.
WINNIE (fixant le zénith). – Encore une journée divine. (Un temps. Elle ramène la tête à la verticale, regardant devant elle. Un temps. Elle joint les mains, les lèvent devant sa poitrine, ferme les yeux. Une prière inaudible remue ses lèvres, cinq secondes.)
[...] – Encore une journée divine. (Un temps. Elle ramène la tête à la verticale, regardant devant elle. Un temps. Elle joint les mains, les lèvent devant sa poitrine, ferme les yeux. Une prière inaudible remue ses lèvres, cinq secondes.) METTEUR EN SCENE (la main droite au front, relève la tête, se lève puis vint se poser devant la scène. La comédienne le regarde.) – Non, non et non Combien de fois dois-je te rappeler que cinq secondes ce sont cinq secondes et pas dix ni huit. [...]
[...] – Tu ne vas WINNIE (lui fais signe de se taire). – Stop, laisse-moi parler. Je préfère m'arrêter là pour que tu puisses trouver une autre comédienne. J'aime beaucoup travailler avec toi mais sur d'autres pièces. (Elle saisit son texte où l'on peut voir le grand nombre de didascalies). Samuel Beckett comme auteur, c'est tout simplement l'enfer. Tu ne comprends pas à quel point c'est difficile de suivre toutes ces indications sans en oublier une seule et en faisant un jeu de qualité ? [...]
[...] (Marque une longue pause). Si tu me laisses m'exprimer c'est envisageable mais j'ai peine à y croire. METTEUR EN SCENE. – Bien. (Réfléchit) dans ce cas, faisons un bilan, point par point. Tu veux plus de libertés pour jouer, et je le comprends très bien, alors je vais essayer. Pour cela il faudrait que nous relisions ensemble le texte afin de déterminer ce que nous pouvons ne pas suivre. Cela te laissera un peu plus de champ libre mais je ne te promets pas que ce soit si bénéfique WINNIE. [...]
[...] – Hum mais pourquoi tu attends maintenant pour me le dire ? J'étais tellement absorbé par mon travail que je n'ai pas pensé à te demander si cela te convenait. (Prend l'air de quelqu'un qui veut se faire pardonner). C'est vrai que je n'ai pas toujours été agréable avec toi. WINNIE (piquée au vif). – Tu le remarques, c'est déjà ça. (Elle récupère son manteau). METTEUR EN SCENE. – (Retient l'actrice par l'épaule). Attend, on ne va pas se quitter comme ça si précipitamment. [...]
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