La scène se passe sur l'île de Cos, dans la cour à péristyle de la maison d'Hippocrate. On voit Hippocrate se promener, pensif. Un homme, enveloppé d'un vaste manteau, entre.
[...] Quelle justice y a-t-il à aider l'injuste ? Ma réponse est mûrement réfléchie, elle est aujourd'hui comme elle était hier : c'est non. Artaxerxès - C'est ainsi, pauvre fou ? Hippocrate - C'est ainsi. Artaxerxès - Eh bien que les habitants de Cos se préparent à la guerre Hippocrate - Qu'ils viennent, tes soldats pestiférés Je ne les aiderai pas à guérir de la peste, mais je ferai mon possible pour qu'ils meurent d'autre chose, je te le promets Artaxerxès s'en va, écumant de rage, sous les rires d'Hippocrate. [...]
[...] On voit Hippocrate se promener, pensif. Un homme, enveloppé d'un vaste manteau, entre. Artaxerxès (murmurant) - Hippocrate Hippocrate - Qui es-tu, étranger ? Artaxerxès - Nul autre que le grand Roi Artaxerxès, celui que vous autres les Grecs nommez Makrocheir, à cause de la difformité de mes mains. (Il lui montre sa main droite, plus longue que la gauche.) Hippocrate - En effet, on ne saurait s'y tromper. (Songeur) Je me demande d'où vient ce . Artaxerxès (le coupant) - Je ne suis pas venu parler de cela. [...]
[...] Artaxerxès - Je sais bien des choses, Grec. Et je sais que ce serment indique que tu pratiques la médecine « pour l'utilité des malades, te tenant à l'écart de toute l'injustice ». Est-ce bien utile à un malade, de le laisser mourir ? est-ce une injustice, de le soigner ? Hippocrate (troublé) - Sais-tu que cette objection, je me la suis faite avant toi . Elle m'a longtemps ôté le sommeil . Artaxerxès - Evite-donc tous ces troubles, Grec. [...]
[...] Artaxerxès (se mettant en colère) - Comment oses-tu refuser les présents d'un roi Si tu ne m'aides pas, je te briserai, Hippocrate Je brûlerai ta maison, j'exterminerai ta famille, je raserai ta cité Tes deux fils seront mes esclaves, ta fille servira mes caprices Hippocrate (calme) - Garde ta colère, Perse, contre les dieux qui t'ont envoyé ce fléau Je te le répète : en mon âme et conscience, je ne ferai rien d'injuste. Artaxerxès - Est-ce juste de laisser mourir des hommes lorsqu'on peut les aider ? Hippocrate - N'est-ce pas injuste d'aider ses ennemis à conserver ses forces, si celles-ci peuvent être utilisées un jour contre nous-mêmes ? Artaxerxès - Rien ne dit que je veux déclarer la guerre. Hippocrate - Rien ne dit que tu veux maintenir la paix. Artaxerxès - Et si je te donne ma parole ? Hippocrate - Garde-la, j'aurais trop peur que tu veuilles la reprendre. [...]
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