Ce document propose un exercice d'écrit d'appropriation du Diable au corps de Raymond Radiguet. Voici le contexte : vous êtes journaliste, nous sommes en 1923, Le diable au corps de Raymond Radiguet vient de sortir. Rédigez un article dans lequel vous défendrez l'oeuvre de Raymond Radiguet.
[...] Le témoignage d'une génération. Le narrateur n'avait pas treize ans à la déclaration de guerre. Il a seize ans lorsqu'il devient l'amant de Marthe, dont le mari est absent parce qu'il est soldat. La première rencontre donne le ton de la relation qui se présage, d'abord pleine de timidité et de délicatesse, puis, pleine de fougue et d'ardeur. L'histoire se déroule sur les bords de la Marne, mais l'auteur ne la décrit pas, ne la voit pas. Il est tout entier à cet amour impérieux qui l'absorbe. [...]
[...] Tout cela est fort peu de chose : prise d'ensemble, l'œuvre est pleine de qualités : non seulement l'intrigue est fort adroite et la langue belle et pleine, mais l'art est vraiment grand. Le récit est sobre, mais riche de notations précieuses et hardies, tout vibrant de jeunesse et de sensibilité. Il témoigne d'un tempérament. La précocité littéraire et la maturité des analyses de M. Radiguet ne sont pas sans rappeler un autre homme, un génie du siècle dernier. Cet homme c'est Rimbaud. Nous allons un peu loin, direz-vous ? [...]
[...] Le Diable au corps - Raymond Radiguet (1923) - Écriture d'invention Surtitre : Quelle diablerie ce chef-d'œuvre, qui a pour auteur un petit prodigue de dix-sept ans. - Titre : Un roman du siècle, un roman à défendre - Chapeau : On mène grand bruit autour d'un livre. C'est Le Diable au corps. Il a pour auteur M. Raymond Radiguet. Ce roman a rapidement su trouver ses détracteurs. Sous couvert de leur tapage, ces derniers se dispensent de parler du livre et de son auteur. [...]
[...] Ils sont les héritiers de la victoire et certes, ils ne l'ignorent point. Leur superbe est étonnante et leur assurance en face de la vie, incroyable. Une histoire oscillant entre conquête et scandale. Telle est la manière dont M. Radiguet nous présente les choses dans l'incipit : « Je vais encourir bien des reproches. Mais qu'y puis-je? Est-ce ma faute si j'eus douze ans quelques mois avant la déclaration de la guerre? [ . ] Et mes camarades garderont de cette époque un souvenir qui n'est pas celui de leurs aînés. [...]
[...] Nul doute que le nouveau roman de M. Radiguet va susciter de violentes polémiques. Un succès pour la littérature. Les contestataires ne peuvent pas le nier : Le Diable au corps connait déjà un immense succès public. Succès dont nous nous réjouissons, non parce qu'il est la victoire d'un adolescent, mais parce qu'il est celui de la littérature, qui, une fois encore, sait toucher du doigt les questions délicates qui structurent notre vie en commun. M. Radiguet, enfant du siècle. [...]
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