Face au vieillard courroucé, Bougainville rétorqua :
« Quelle accusation de mauvaise grâce me reproches-tu ! Tu penses que je vis dans un monde débordant de mépris et d'individualisme, tu t'imagines que ma vie est comblée par des commodités superflues et artificielles, tu méjuges. Ah ! Tu résides sur cette île immergente à mille lieux des continents et tu n'as vraiment point conscience des richesses de ma civilisation ! Il est vrai que ton Eden te procure béatitude et insouciance. Mais pour rien au monde je ne resterais ici. Et sais-tu pourquoi ? Parce que je vis dans une société bien plus civilisée, raisonnée et moderne que la tienne (...)
[...] Nous développons des moyens d'observations que qui nous aident à percevoir ce qui n'est pas visible à l'œil nu : par exemple la lunette télescopique est une loupe qui permet de voir au plus loin de notre planète. Peut –être qu'un jour nous rencontrerons d'autres astres ? Tous ces progrès constituent notre richesse. Que ce qui fais votre richesse ? Ce sont vos enfants. Que ferons vos enfants ? La même choses que leurs parents : la procréation, l'éducation de leur progéniture et de quelques travaux tels que les récoltes de noix de coco , bananes, ignames, les racines du piha et du salep. [...]
[...] Et les progrès servent à tous les étres humains, même ceux qui refusent. Par exemple notre médecine à permis de faire régresser de manière sensible la mortalité infantile. Nos femmes profitent d'une meilleure hygiène durant les accouchements. Par ailleurs nous avons fait de nombreuses découvertes au cours du siècle. Savais-tu que la terre sur laquelle nous vivons est de forme sphérique ? Ainsi je peux venir jusqu'a ton pays en partant de l'Est mais aussi de l'Ouest. Tu vois mon bateau au loin las bas ? [...]
[...] Et sais-tu pourquoi ? Parce que je vis dans une société bien plus civilisée, raisonnée et moderne que la tienne. Premièrement, je fus offusqué par ton caractère amoral et libertaire. En effet, ton peuple est obnubilé par la quête du plaisir, et il n'y a pas eu un instant ou je pus rêvasser seul sans apercevoir de jeunes gens se livrant cajoleries et plaisirs, en présence même de leurs parents et au milieu d'un cercle d'habitants jouissants de la scène. [...]
[...] Et la liberté sexuelle est telle que les notions d'inceste, n'existe pas. Ainsi, si une fille affreuse n'a point de mari, tu estime que c'est le devoir d'un perde la rendre mère ! Et si une mère n'attire plus de prétendants, c'est de lui rendre hommage et la respecter pour un fils que de partager son lit. Oh ! Tu as permis de voir des pères devenir frères de leurs enfants, des enfants frères de leur mères, des femmes a la fois épouses et mères de leurs maris, enfin, toutes les plus abominables horreurs de la terre ! [...]
[...] Et Que diable encore ! Tes femmes sont même vêtues d'un voile affichant délibérément leur particularité intime : Sont-elles encore nubiles ? Sont-elles atteint parla maladie périodique ? Sont-elles propices à recevoir tes caresses ? Un seul coup d'œil suffit et tu te précipite vers elle pour savourer l'instant suprême qui rassasie ton corps et hante ton esprit! Mais pourquoi ne ressens- tu point une once de pudeur et de décence. Toi, Homme dénuée d'esprit et de morale, les plaisirs sont pour toi un soulagement de ton appétit que rien n'excite dans tes sens ; Tu pense que la fidélité est l'entêtement supplice de l'honnête homme et de l'honnête femme . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture