Rose, pie, oiseau, apologue, oeuvre, personnage, écriture, France, phénix, littérature, nature, nid, émotions
Ce document contient un exemple d'apologue, rédigé dans le cadre d'un cours de spécialité humanités, littérature et philosophie.
N'a-t-on jamais vu plus majestueux oiseau que le Phénix de France ? La pie, nommons la grâce avec ses justes apanages. Plumage d'hermine et de vison, je vous le dis, il n'y a que la noblesse qui puisse soutenir la grandeur de la maîtresse des forêts ! L'allure de ce cou, et la beauté de sa finesse, fit s'écheveler les hiboux, et même les oisillons de Minerve moururent d'avoir trop contemplé la petitesse maligne de ces yeux ronds pareils à des vergers fleurit de roses noires.
[...] Mais elle se perdit elle-même dans cette recherche vaine. À trop vouloir convaincre les autres, se démarquer et les gouverner par son originalité, la Pie changea d'identité et de vie, mais simplement pour servir ses propres intérêts. À chaque situation, elle trouvait les mots justes pour conquérir son auditoire, convaincre les cœurs, et ainsi, réaliser son rêve : avoir les gens à ses pieds. Mais sa soif de popularité et de pouvoir, la Pie tenta de l'étancher avec ses belles paroles, mais cela fit le même effet que l'eau salée, sa soif ne s'assécha jamais à mesure que les litres emplissaient son estomac. [...]
[...] Elle voulut faire prendre conscience au souverain de l'imbécilité religieuse, crasse du monde, selon Rose, qui décrivit avec force la stupidité des écureuils, qui chaque jours s'agenouillent aux pieds des arbres pendant deux heures pour implorer le divin soleil et s'offrent aux appétits des goupils. « Spectacle de massacre parmi les femmes, les enfants, les pères et pourquoi ? Pour l'espoir d'un avenir prospère ? Je vous le dis, lorsque les bras, les yeux, et les enfants gisent arrachés, mutilés, mangés, croqués atrocement des canines aveugles de la faim, qui peut encore implorer le Grand Manitou Étoilé ? [...]
[...] Tous l'écoutaient sans faillir et en voyant leurs yeux écarquillés de plaisir, on eu bien vite su que les paroles enivraient chacun de l'ambroisie céleste. En a-t-il toujours été ainsi de Rose ? Sibylle me susurra l'enfance de Rose. Un nid de mort comme lit. Quand l'œuf eut éclos, le cadavre ravagés des natures mornes de cette mère inconnue dont le nom même de mère lui était inconnue, gisait là. Rose avait espéré. Des mois où l'on ne pense pas encore, ces petits cris inaudibles de faim, semblaient manger tout l'univers d'une colère crasse, les yeux brûlés par le soleil. Sans personne. [...]
[...] Ce qu'elle recherche en premier ce sont les pensées neuves, celles qui jurent à l'Autel et qui préfèrent le stupre d'une eau fraîche et lascive plutôt que l'âpreté du corps du Christ. C'est au bout de quelques années de retraite meurtrière que notre belle dame parut à la bonne société. Tous la méprisaient et les salons se refusaient d'ouvrir à un animal si sale de ses explorations solitaires dont on ne savait rien, Rose pensa que ces refus était la simple rançon de son anonymat, il n'en était rien, on n'avait pas à parler à une paysanne. [...]
[...] Que Rose faisait-elle du perdant ? Je pense qu'il fut sacrifié au trait de la victoire, ce qui permettait de remplir l'estomac des plus pauvres et de vider leurs esprits. La Pie, devenue ayatollah de sa petite dictature, menait les cœurs et les consciences à sa guise. Mais à force de changer d'opinion comme de ramage et de plumage sur les différents évènements de son existence, la Pie devint caméléon. Ne voyez pas ici une métaphore. En effet, la Pie, ne voulant être sotte en ne changeant pas d'avis, ou en n'adaptant guère son discours selon les situations, adopta une position extrémiste sur toutes les questions. [...]
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