Résumé de l'Ebook:
[...] Préface Pourquoi avoir choisi la poésie, pourront se demander d'aucuns : ce n'est pas un choix d'exclusion : mais l'expression de Jean Walther peut être de bâtir, de dresser les chevaux, de dessiner, également la relation à autrui. La poésie pour Jean fait la synthèse de multiples expressions artistiques : la poésie est musique, elle est tableau, elle est émotion - mais avec pudeur, avec une forme de retenue modeste, qui fait pendant à sa très forte présence et personnalité. [...]
[...] fermes les yeux, pour t'en prendre aux songes ainsi deviner, sous les paupières closes cette demeure, encore fermée à la promesse d'une aube dans la conscience de la lumière de petits pas vont et un cri glisse dans la douloureuse pesanteur de la terre les mots cherchent une raison au silence du monde qui donc dormait encore sous le bruit de sciage des cigales ; sous la bâillement de la toile, sur la table sous l'aquarelle disparaissent les blancheurs du matin, sous le ciel bleu nagent les nuages, sur le dos les cyprès enfoncent leurs dents dans la chaude humeur de l'été les volets s'entrouvrent sur la pénombre intérieure de l'après-midi samedi rester songeuse au milieu de la cour, ignorée de tous et nous-même surtout rester posée les mains de l'histoire inventée sous tes yeux, surtout rester, dûment active, sur le long chemin délié au delà et à toi rester, déterminée de toi pour vaincre la solitude lui voyait des anges partout il était sagement croyant en les ombres elles se meurent avec la terre et la ciel firmament éternué 89 mon ami s'est levé fâché je ne l'avais pas suivi je l'observais d'ici descendre cette belle rue de pierres usées qui tournait au bout ; l'angle, regardé par l'ange de calcaire taillé affreux d'histoire. l'odeur de la pierre réchauffée montait jusqu'à nous. [...]
[...] et les amoureux penchés sur l'eau j'aime la nuit quand il n'y a pas de lendemain qui rôde alors elle se laisse aller et le corps s'épaissit. elle s'étale et finit par te tenir la main ; ni la lumière, ni le bruit ne parlent plus la même langue les manières changent personne ne s'affole de rien et chacun a son tour de parole. ce n'est plus la même nuit : la lumière suspendue à la rumeur, les choses sur la table en même temps que moi. [...]
[...] l'hôpital rangea son corps dans le four et j'ai gardé sa solitude avec moi sous les paupières chaudes un chat a pris la nuit dans ses bras 100 les détours de l'amour vers l'an quarante et quatre enfants enfin, on l'avait embrassée les détours de l'amour vers l'an quarante et quatre enfants enfin, l'amour l'avait pénétrée. les détours de l'amour vers l'an quarante et quatre enfants enfin, sans rien avoir demandé 101 les ex-épouses accusent laver le cerveau de son enfant rôle du père seulement est-ce une fille ? [...]
[...] le brouillard se déshabille et se promène nu, son haleine humide et sobre comme une fin de spectacle on n'entend plus que lui chère amie ronronne, l'hiver arrive dans son panier glacé et ses nuits qui dorment, et dorment les jours respirent mal, articulent si peu que personne ne va plus voir s'il y a des mots au bas du ciel, la rue se promène, l'œil humide avec pour seule histoire pour rafraîchir sa mémoire les épaules vacillantes d'une petite brise alléchante, le crâne rasé, noir et lisse, l'oratoire étoilé, au fond de la salle, illumine la vacance d'un esprit jamais conquis dans une boite de terre illimitée où la nuit boit quelques flaques miroitées le café du nord racle de l'humeur désaffectée 160 le vent balaie la nuit et jamais ça n'en finit balaie le jour et il y en a toujours parfois s'en va un peu plus loin, se reposant, puis cherchant mon ami le silence qui ne dit rien de plus que lui lorsque je dors à poings fermés la glace rit aux éclats et tire sa langue aux maladroits les enfants glissent les parents se hissent les grands parents frémissent sur la glace les maisons regardent le ciel et fument leur cigare sous les casquettes de tuiles blanches rêvent, dans ces belles nuits d'hiver mes nuits deviennent des jours mes jours deviennent des jours rêvés les années se jettent sur la peau et te font ce visage d'histoires 162 les années se glissent sous la peau et tracent des jours que les yeux sillonnent, pour comprendre c'est toujours beau ces corps, ces mains, ces visages paysages laborieux 163 l'amour s'active d'absurde et de comique jusqu'à l'amorce d'un tourbillon un décollement des sens la dignité on se l'offre dès le début non par nos actes d'alentours mais par les réponses que l'on propose aux questionneurs j'ai le souvenir de tout, et j'oublie tout un peu on se déshabille, le haut, le bas puis on remet autre chose : c'est un va et vient d'habits, de bonnets, de gants de chaussettes et de culottes rouges mais quand j'enlève ma montre que j'éteins la lumière, la nuit est là 164 l'hiver des hommes les jours neigent sur la campagne des choses que font les petits hommes les jours fondent l'instant en suivant un soleil de choses que font les petits hommes les jours se rêvent dansent sur la terre et l'ombre du ciel que font les petits hommes 165 un chat toilette le matin sur l'escalier. je lui dis : bonjour chat ! [...]
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