Vadell Marc, Le Dieu et la bête

Résumé du document

Résumé de l'Ebook:

1640. Jean, jeune garçon issu d'une famille pauvre, fuit la misère pour vivre ses rêves et embarquer sur un navire en direction de la mythique Amérique. Un rêve qui finira par se briser et s'achever en cauchemar. Aujourd'hui. Un photographe à la retraite, ayant reçu une éducation catholique et une formation scientifique, doute, se questionne. Et se confesse au prêtre de son village. Deux hommes que tout semble opposer mais qui pourtant se retrouvent unis par le plus incongru des liens : une Bible qui a traversé les siècles...

Auteur:

Vadell Marc

Biographie de l'auteur:

Marc Vadell est né en 1960. Ingénieur au Centre National d'Etudes Spatiales, il séjourne depuis plusieurs années en Guyane. Le Dieu et la bête est son premier roman.

Editeur:

Publibook

ISBN/EAN:

2748334051 / 9782748334050

Extraits

[...] Avec sa vie itinérante et sa timidité, il ne s'est pas marié. En Amérique, la chance lui sourira peut-être 26 octobre : un incident marque cette journée. Tôt le matin, un matelot est retrouvé mort sur sa couche. Il grelottait de fièvre depuis quelques jours. Charles l'avait discrètement examiné, sans succès. Les symptômes ne lui évoquaient rien de connu. Petitot rappelle la règle : il faut le jeter par-dessus bord. Vers les huit heures, le corps est posé sur le pont, près du bastingage. [...]

[...] Jean doit lui promettre de ne rien révéler sur ses compétences médicales. Sa profession, aux yeux de tous, sera celle de pharmacien. Un mot encore peu usité à l'époque ; Jean ne le connaît pas. Lui a vite fait de résumer son histoire. Il n'évoque pas la voyante et ses prédictions, mais ne cache pas son intention de faire fortune. Tout cet or, toutes ces pierres précieuses, Charles n'y croit pas beaucoup ; il ne veut pas cependant briser le rêve du garçon, et l'encourage d'un clin d'œil. [...]

[...] A mi-parcours, Jean dit : Continuez sans moi, j'ai un besoin pressant, je vous rejoins là-bas." Il attend quelques secondes, puis se met à courir en zigzagant parmi les racines et les flaques d'eau boueuse, vers la case toute proche de Des Fossez, l'ancien gouverneur. Celui-ci ne dort pas encore, fort heureusement. Il se balance sur son hamac en fredonnant un air à lui. Il a bu, visiblement, et accueille le jeune homme avec un vague sourire. Ce dernier explique en deux mots la situation, et lui demande de cacher provisoirement son journal. [...]

[...] Le prêtre dit alors simplement : Je vous écoute. Ce n'est pas pour me confesser que je suis ici." Malgré le manque de lumière et la grille en bois, je vis sa tête se redresser. Il ne connaissait pas le son de ma voix, et ne pouvait pas me reconnaître. D'un ton calme, je repris la parole : N'ayez crainte, je suis un vieil homme et j'ai besoin de votre aide." Il baissa légèrement le visage, et demanda : Etes-vous croyant ? [...]

[...] Il l'anéantit ainsi complètement, et la victoire est totale ! Mouais, il ne se conduit pas mieux qu'un jaguar ou qu'un crocodile, remarque Charles. L'autre cesse de marcher, regarde en direction de la mer et dit : Non, ces bêtes se nourrissent, c'est différent. Un jour, voilà bien des années, j'ai vu des hommes affamés agir de la sorte Pas des sauvages, non, mais des chrétiens baptisés comme vous et moi : des soldats en déroute, sous la neige, sur le Vieux Continent Jean et Charles, gênés, gardent le silence et suivent à nouveau Carpentier. [...]