Résumé de l'Ebook:
[...] Le 8 Juin à 4h00 du matin, un grondement sourd réveilla le sous-secteur de Saint-Loup. Le ciel s'emplit de sifflements lugubres. Des séries d'explosions résonnèrent dans le lointain, vers le nord. Chacun, à son poste, retenait son souffle. L'artillerie française entrait en action, conformément aux ordres de l'armée, pour effectuer des tirs de harcèlement sur tous les cheminements d'infanterie et les zones de concentration des chars au nord de l'Aisne. Le jour se leva ; l'ennemi n'attaqua pas, prolongeant encore l'attente. [...]
[...] Mon lieutenant, nous sommes arrivés à la sucrerie de Saint-Germainmont. Un point clé, au débouché de la vallée des Barres. Je n'ai rien décelé d'anormal, on va continuer en prenant la première route à droite en direction du village. Puis se tournant vers ses hommes, il ajouta à voix basse. On continue. Prochain bond, l'église. Soyez prudents, on augmente les distances. Après permutation du binôme de tête, le groupe reprit la progression en silence, longeant à main gauche les entrepôts, les silos et les transbordeurs de l'usine sucrière, immense et mystérieuse dans la pâle lueur qui venait des étoiles. [...]
[...] Incapable de trouver sa voie dans ses sentiments contradictoires, il souffrait et seule l'ivresse de l'action atténuait cette souffrance. Piloté par son fidèle Verdier, Julien s'engagea dans la montée jusqu'au mont de Blanzy. Franchissant la crête de l'observatoire, il aperçut les flammes et les fumées des combats dans le rideau d'arbres bordant l'Aisne. La bataille se développait, dans le quartier Ouest, sur un front de quatre kilomètres allant de Balham à Asfeld. En fait, avec la poursuite des combats à ChâteauPorcien dont on distinguait les tirs et les rumeurs sur la droite, c'était l'ensemble du front du sous-secteur de Saint-Loup qui s'était embrasé. [...]
[...] Quand il a évoqué les hypothèses d'engagement Anvers Dyle Namur, en Belgique, son père, général du cadre de réserve, ancien professeur à l'Ecole de Guerre et rappelé à l'activité comme adjoint d'un commandant des arrières d'un groupe d'armées, l'a interrompu en lui disant : Je prie tous les soirs pour qu'on ne se laisse pas embarquer en Belgique Et quand j'ai ajouté que j'étais bien plus favorable à une guerre dynamique qu'à une guerre statique il m'a dit que je faisais erreur. Il fallait avoir la sagesse de faire la guerre qui correspondait à nos moyens. A ses yeux, ce serait une erreur mortelle de quitter l'alignement des remparts et d'engager, dans un combat de rencontre, incertain et difficile, une armée conçue, organisée, équipée et entraînée pour mener une bataille défensive. Il est dangereux de faire en temps de guerre le contraire de ce qu'on a préparé en temps de paix, a-t-il ajouté. [...]
[...] Tu pleures, tu es triste ? Non, Julien, ce n'est que du bonheur ! Trop de bonheur peut-être ! 38 Le Départ Paris, le jeudi 9 mai 1940 Danielle transformée, éclatante de beauté et de sensualité, avait donné un nouveau sens à la vie de Julien. Sous les cerisiers du bord de la Marne, elle lui avait offert, avec l'ardeur et la générosité d'un amour qui s'exprimait après plusieurs années de gestation, une des plus belles journées de sa vie. [...]
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