Résumé de l'Ebook:
[...] Je ne mourrai plus jamais. Je suis un fragment de l'univers et je m'y retrouverai toujours, éternellement ! T'aimer, voilà ma manière de croire en Dieu. Porter l'amour et le souvenir de maman Joce aussi. Aimer les êtres et les hommes, et les plantes et les fleurs aussi. Donner du cœur et de l'enthousiasme aussi. Je t'aime Fleurette. Et ton visage de beauté. Et ton joli cou. Et tes lèvres d'ivresse et de cinabre. Et tes épaules douces. Et tes friponneries. [...]
[...] Reste le héros des Batignolles Gaëtan rasséréné. Gaëtan revigoré. Invincible et serein À nous deux, le crabe ! Maurice Hanarowicz, le père d'Arnaud, mourut huit jours plus tard, d'un infarctus du myocarde. Pourtant, à son fils accouru près de lui, il avait dit : Arnaud, tu vois, je suis très, très malade. Mais les nazis ne m'ont pas eu. Les coronaires ne m'auront pas non plus ! J'en profite, mon fils : reviens-nous, pour ta mère partie en fumée, pour moi ton géniteur, pour nous, reste un homme, un vrai. [...]
[...] J'ai été, je suis, le naufragé des Batignolles, planche pourrie à laquelle je tente encore de me raccrocher. Et puis, il faut que je vous le dise. Ça me germe au cerveau. Ça me gonfle la tête. J'avais oublié ! Un jour, un dimanche, l'André Flammini m'entraîna chez Roberto Diaz un handicapé du bâtiment seul, un tronc sur un vieux fauteuil roulant. Il venait de toucher sa pension d'invalidité, deux mille huit cents francs. Il le bastonna, lui ouvrit l'arcade, lui cassa un doigt, lui entama le cou avec un cutter jusqu'à se faire ouvrir le coffret bleu, la réserve à sous J'étais présent, les yeux écarquillés, le cœur caracolant. [...]
[...] C'est mon territoire, c'est tous des riches, manteaux de vison et bijoux en or ; je me fais ma semaine tous les samedis. Des fois, je me paye un casse-croûte place Marengo, à la brasserie. T'en fais pas, je m'habille bien ce jour-là, j'ai un costard du Secours Populaire et une limace blanche. Tu te souviens les Batignolles, petit ? Ç'a été le meilleur de ma vie ! Gaëtan écoutait, ému, surpris ! Ce pauvre débris, écroulé, décharné, qui se gargarisait d'un passé que lui s'efforçait d'oublier ! [...]
[...] Avec eux, Gaëtan coudoyait l'authenticité, qu'il n'avait fait que frôler jusqu'alors. Le samedi, pour le docteur Gay sans patients pressés, jour de farniente au concert : Chopin, Liszt ou Rachmaninov ; au musée Picasso, l'école de Barbizon, Puvis de Chavannes ; au cinéma, au théâtre d'essai, à la brocante, au restaurant : les nouveaux étoilés ; au sport 1'O.L., ou les Verts à Saint-Étienne, ou même l'O.M. jusqu'à Marseille des cris et des beuglements, la bouillabaisse, de la décompression Mais surtout la politique. [...]
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