Résumé de l'Ebook:
[...] Pour Michel l'enfer c'est l'autre Les dalles résonnent et sans savoir pourquoi il est couché sur elles. Il se réveille et voit une ombre qui s'avance, et un appel extraordinaire émane de cette forme ; il passe sous des arceaux d'ombre et de lumière, et la forme se rapproche, se précise. Il caresse des tissus puis fourrage et découvre les cuisses fermes et chaudes, remonte et palpe le cou blanc et gracile qu'il serre entre ses doigts, étrangle en renversant la femme sur le sol et pénètre ce corps, mais le visage qui n'avait pas de forme devient celui d'Anne et la bouche qui sourit comme si elle lui jouait un bon tour. [...]
[...] Alvarez appuyé sur son fusil, sa pipe éteinte entre les dents Sa barbe épaisse mangeait son visage buriné et fatigué. On avait rapporté tout à l'heure au camp le camarade Miguel, percé d'une rafale, exécuté sommairement par les gouvernementaux avec son escorte, au loin. Alvarez connaissait bien Miguel, autant qu'on pouvait connaître le français Il n'avait jamais pu savoir pourquoi le français était venu les rejoindre dix ans plus tôt dans cette forêt d'Amérique du Sud pour faire la révolution avec eux. [...]
[...] Michel aime se raconter à luimême et jouer. Mais cet histrionisme introspectif a ses limites et ses insuffisances : sa fantaisie bridée par son goût de la collection le pousse à respecter la chronologie, en refoulant les souvenirs parasites qui ne connaissent pas cette notion. Aussi loin qu'il se rappelle son enfance c'est cette attente du possible et même de l'impossible bouleversant, qui s'impose à lui, sur un fond triste et solitaire. Pourquoi ne pouvait t-il supporter son isolement bien relatif ? [...]
[...] C'est surtout le Dimanche qu'il souffre en effet, dans la touffeur de l'appartement, dans cette coquille qui le gêne et l'enserre. Quelques échappatoires un peu pauvres existent. Il roule vers la campagne à grands coups de pédale. Il n'aime pas la campagne, car la solitude y est plus lourde et plus aiguë, mais il aime le refuge de la vieille maison et la familière communauté qui règne dans le village. Il se dépense en travaux d'embellissement, échappatoires médiocres à cette époque où il n'en possède pas encore le goût. Quel est donc ce temps ? [...]
[...] A M. Robert d'Arcy Monsieur, Je ne sais si vous avez déjà appris la triste nouvelle de la mort de votre ami James Davenport, qui a été récemment retrouvé assassiné à son domicile, car on m'a dit que vous avez été rappelé à Paris. On n'a pas retrouvé son assassin. J'ai le pénible devoir d'exécuter certaines de ses volontés, qu'il m'avait expressément fait connaître au cas ou il arriverait malheur, et en particulier celles qui vous concernaient à savoir de vous remettre une lettre qui vous était destinée et un écrin. [...]
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