Résumé de l'Ebook:
[...] Oui, Louis prie pour les siens, humains et bêtes. Pèle-mêle, des tas d'idées lui traversent l'esprit. Il se promet que, s'il s'en tire, il ne laissera pas ses chevaux abandonnés, puis l'absence des siens à un moment où ils sont ensemble d'habitude, la crainte de jamais les revoir, lui font venir les larmes, en se pinçant les lèvres pour ne pas sangloter et réveiller Georges AMEN En surface, à la lampisterie, grâce aux taillettes, on fait le bilan. Cent quatre mineurs sont descendus au poste du matin, quatre-vingt-neuf rescapés sont remontés. [...]
[...] Avant qu'ils partent, sachant que ces hommes font parfois peu de cas de leur propre sécurité, il leur donne des ceintures en cuir, deux à chacun, qu'il les oblige à porter en sa présence, l'une bouclée autour de la taille, l'autre attachée à la première et portant un mousqueton qu'ils coulisseront le long des montants de l'échelle Puis les hommes regardent leurs collègues s'apprêter à descendre dans le gouffre éventé, harnachés et équipés de lampes normales et grisoumétriques destinées à la recherche du grisou et d'autres outils. Pierre regarde son père inquiet, lui adresse un clin d'œil pour le rassurer et lui dire que tout ira bien. Louis lui répond d'un hochement de tête, clignant des deux yeux, esquissant un sourire forcé. Tous savent bien que cette épreuve est pénible, épuisante et dangereuse mais la pénibilité et le danger sont leur quotidien. Le jour s'achève, la nuit tombe vite en hiver dans ces régions. [...]
[...] (Martine, n'oublie pas le tabac à mâcher et le sucre pour moi et mes chevaux dit Louis. Puis, de son bras, il entoura les épaules de sa femme et lui bisa la joue qu'elle lui tendait, la tête penchée et les lèvres jointes en forme de baiser. Ce rituel était le quotidien de ces gens, inconsciemment enclins à se manifester sans cesse amour et tendresse. Ils s'embrassent en se levant pour se dire le bonjour, puis quand il partira au travail, et il recommencera en rentrant dès son poste terminé et ce soir, en allant se coucher. [...]
[...] Cette région est ainsi caractérisée par les brusques variations météorologiques se succédant en quelques heures. Le ciel s'éclaircissant laissait apparaître quelques pâles rayons de soleil à travers les nuages qui se raréfiaient. Il faisait de plus en plus froid. La promesse du gel imminent s'annonçait, concrétisée par l'auréole entourant la lune dès la nuit tombée. Vers 23 heures 40 minutes, Louis rentre chez lui, tremblant de froid. Martine, sa femme, se jette dans ses bras, criant son prénom. Tous deux s'embrassent et s'enlacent. [...]
[...] Ils vont nous retrouver ! Et la scène en est presque cocasse : Georges qui rit sans pouvoir s'arrêter, Louis qui le regarde à nouveau, semblant n'avoir toujours pas encore réalisé, la bouche bée d'incompréhension jusqu'à ce qu'il perçoive soudain un gémissement, suivi d'un autre, bientôt transformé en quinte de toux qui cesse pour laisser place à quelques mots à peine audibles : J'ai soif ! Lucien, le galibot, a repris connaissance ! Comme si le fou rire de Georges l'avait réveillé ! [...]
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