Résumé de l'Ebook:
[...] Le remplacement des câbles, par exemple, était une manœuvre de force délicate. Il s'agissait de déposer et remplacer un câble d'acier de quatre centimètres de diamètre, de trois cents mètres de long, pesant plusieurs tonnes, garni d'une graisse épaisse. Il devait passer dans des poulies de plus de deux mètres de diamètre situées à trente ou quarante mètres de haut, audessus de l'ouverture du haut fourneau (appelée gueulard) d'où s'échappait du gaz. De nos jours le chargement des hauts fourneaux s'effectue en continu au moyen de bandes transporteuses. [...]
[...] Quand le vin fut en vente libre, ce fut un soulagement. Il n'était pas rare qu'un ouvrier fondeur consomme quatre litres de vin pendant son poste de huit heures. Toutes les occasions étaient bonnes pour décider d'un coup à boire Le nouvel embauché devait payer son coup le jour de sa première paye. S'il ne s'exécutait pas, on le lui rappelait discrètement en criant à tout moment, à la cantonade quand est-ce ? Pour le personnel travaillant à feu continu, il était admis de passer vingt minutes de pose dans le réfectoire du service pour casser la croûte. [...]
[...] Ce qui lui était accordé. Il ne fallait pas être trop difficile sur la qualité artistique des prestations, mais chacun applaudissait de bon cœur, d'autant plus facilement qu'il y avait toujours un ami ou un membre de la famille sur les planches. Les recettes permettaient aux familles d'améliorer l'ordinaire des colis envoyés aux prisonniers. Ce qui fut très dangereux dans les campagnes lorraines, parfois plus dangereux que le passage des Allemands, ce fut les matériels, équipements, armements et munitions diverses abandonnés par l'armée française en débâcle, qui traînaient dans les fossés et les sous-bois. [...]
[...] Le poids maximum autorisé était de cinq kilos. Les colis étaient contrôlés à l'arrivée et les familles rusaient pour y cacher une lettre. Il fallait d'abord obtenir un volume aussi réduit que possible, avec un papier léger sur lequel le texte était presque microscopique. Les familles échangeaient leurs combines. Les uns glissaient la lettre dans un tube d'aspirine et le tube à l'intérieur d'un gâteau ou d'un pot de beurre. D'autres ouvraient une noix, la vidaient pour y placer la lettre, puis la recollaient. [...]
[...] En effet, la plupart de ceux qui ont vécu cette époque en ont subi les événements plus ou moins traumatisants qui ont influé sur leur comportement. Qui n'avait pas été traumatisé ? En l'an deux mille quand un événement bouleversant se produit, les plus touchés sont pris en charge par une cellule d'aide psychologique. Il n'en était pas question à l'époque, surtout dans les campagnes où le terme n'était même pas usité et même si cela eût été possible, le nombre des traumatisés était tel que la tâche se serait révélée insurmontable. [...]
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