Résumé de l'Ebook:
[...] Lorsque le pas s'arrêtait, mon cœur cognait plus fort . Il n'aurait pas fallu que le Père Noël ait oublié la maison . Ce sont les exclamations de surprise qui me faisaient fondre de bonheur. Alors seulement, je bondissais hors de mon lit pour me précipiter devant la cheminée. Oh ! des cadeaux autour de mes petits souliers, il n'y en avait jamais des tas, mais toujours ce que j'avais demandé. C'est bien des années plus tard que mes parents 122 m'apprirent que je n'étais guère envieux et toujours content de peu de chose : un modeste jouet, une boîte de crayons de couleurs . [...]
[...] Chez les hommes, nul alors ne pensaient aux sueurs qui les attendaient. Au milieu des vignes, ils ne semblaient jamais las sous le soleil et buvaient sec à la bouteille. Pour les jeunes, garçons et filles aux joues rougeaudes, il leur tardait le moment d'être ensemble dans l'effort, comme dans le plaisir. C'était pour tous une période d'abondance dans la joie. Aujourd'hui, je suis triste lorsque vient le mois de septembre et que je vois les quelques dernières "colles" composées les trois-quarts du temps d'étrangers à la peau basanée. [...]
[...] Je préparais la mixture dans le bac en mesurant comme il me le disait, le sulfate, la chaux et le soufre. Je lui remplissais la sulfateuse l'arrière de la charrette. De temps en temps, de ses doigts tremblants, il allumait une cigarette, puis, après quelques bouffées, sans trop s'attarder, il reprenait son labeur. Je le regardais s'éloigner entre deux rangées de souches, avec un peu de pitié, en regrettant de ne pouvoir faire mieux pour soulager ses peines. En titubant parmi les cailloux, le pauvre vieux pliait l'échine sous un poids bien trop lourd pour ses pauvres épaules usées. [...]
[...] Il faut dire que nous n'étions sans doute pas très adroits car, quelque vent qui soufflât, ils ne montaient jamais bien haut. L'été, avec des branches de sureaux qui bordaient la roubine, nous faisions des canonnières : nous enlevions la moelle pour obtenir le canon. Il ne restait plus qu'à lui enfiler une branchette de noisetier bien arrondie pour avoir la pompe. Les munitions ne manquaient pas : les graines du lierre convenaient très bien . un coup sec et pan ! le piston faisait partir le projectile. Ça claquait fort et, ma foi, pouvait faire mal ! [...]
[...] Morceaux que nous nous partagions équitablement. Bien sûr qu'il y avait le manger que les "frisés" nous servaient d'un mas plus loin, mais au sujet de cette nourriture , on peut dire que ce fut une soupe à la grimace commune. On nous donna à chacun une gamelle dans laquelle ils versèrent une sorte de mélange très peu ragoûtant qui avait la prétention d'être un repas complet. En effet, cela pouvait être aussi bien une soupe avec son mélange de pâtes et de légumes préparé avec de la viande, puisque quelques fragments de boeuf en conserve de ce que les soldats nomment du "singe" nageaient dans ce barbotage. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture