Résumé de l'Ebook:
[...] Je travaillais bien et j'avais un an d'avance; tu penses si j'étais fier! A part cela j'étais un petit garçon très ordinaire qui passait une partie de ses loisirs sur des patins à roulettes, le jeu à la mode à l'époque. Ces patins étaient faits d'une semelle de fer que l'on pouvait allonger, de quatre roues de caoutchouc et de deux lanières de cuir pour les fixer aux pieds. Cet ensemble pourtant simple offrait bien des possibilités pour les enfants imaginatifs que nous étions. [...]
[...] La voix du Hazan qui pleure, les premières louanges, la prononciation sifflante sans être gutturale de l'ashkénaze et dans le silence l'interminable liste des camps: Maidanek, Treblinka, Dora Dora, Sobibor, Auschwitz Chaque nom détaché, coupé des autres par une longue pause. Les dernières 41 louanges à Dieu. Puis le silence, celui de la douleur, de la peine et de la mort, un silence définitif, irrémédiable, absolu, un silence seulement hanté par les sanglots de l'officiant. Oui, il ne faut pas se laisser attirer par ce puits sans fond de la douleur. [...]
[...] J'ai commencé à remonter, à remonter vers la surface, à bout de souffle, comme un plongeur en apnée auquel serait arrivé un incident mineur qui lui aurait fait perdre quelques précieuses secondes. A la fin du deuxième trimestre, je respirai à nouveau à pleins poumons: le Conseil 22 de classe m'accordait le Tableau d'Honneur. Il allait m'être attribué jusqu'à mon second Baccalauréat sans plus d'échec. Ma mère aussi pouvait respirer: le petit suivait, n'était-ce pas l'essentiel? Même si au fond elle avait dû remarquer que son Paul avait beaucoup changé. Moins proche peut-être? Comment aurait-elle pu le dire avec son cœur simple? [...]
[...] Tu bâtiras une maison, tu n'y habiteras pas. Tu planteras un vignoble, tu ne l'étrenneras pas. Ton âne volé en face de toi ne retournera pas à toi Tes ovins seront donnés à tes ennemis; mais pour toi, pas de sauveur. Tes fils, tes filles, seront donnés à un autre peuple; Tes yeux le verront, ils se consumeront pour eux tout le jour; Et pas de pouvoir en ta main! Le fruit de ta glèbe, tout ton labeur, Un peuple que tu ne connaissais pas le mangera. [...]
[...] Par contre ce jour ne s'est pas gravé dans ma mémoire. Pas comme celui de mon entrée solennelle au Cours Préparatoire quand j'étais tombé dans la descente qui menait à l'école communale; mais je te dirai peut-être cela plus tard quand tu sauras pourquoi nous sommes amis et quand tu te plairas à écouter mes vieilles histoires. Le monde du Lycée, même Petit, m'a beaucoup inquiété. Je n'étais encore qu'un tout jeune garçon qu'un rien effarouchait. Alors passer de salle en salle dans un dédale de couloirs inconnus, écouter des maîtres nouveaux, l'un pour le Français Latin, l'autre pour les Mathématiques et ainsi de suite m'avait littéralement terrifié. [...]
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