Ebook de Yasmine Saidou intitulé La rue du chien qui boite. D'après l'auteur il s'agit d'un recueil de nouvelles drôles, inspirées de la vie quotidienne : "J'aime faire rire, car si l'on rit de moi c'est que j'existe...".
[...] Derrière ce rideau, sans ourlet, se tenait une étagère en bois sur laquelle était posée de la vaisselle. Même notre petite Lili aurait pu faire l'inventaire, il suffisait juste de savoir compter jusqu'à quatre, chose qu'elle maîtrisait depuis longtemps déjà. La maison étant prévu pour quatre, il y avait quatre assiettes plates et autant de creuses, quatre verres, quatre tasses et je vous passe les couverts. Quelle drôle d'organisation J'en venais à me demander si Madame Claude avait toutes ses facultés. [...]
[...] Moi je suis prêt à troquer cet énorme chapeau ridicule contre un autre pied, même tout petit, même bot - Si tu me trouves un couteau lui rétorquai-je je pourrais peut-être arranger ton problème. Il suffit juste que je fasse une petite entaille là, tout en bas, et tu te retrouveras avec deux pieds (mon idée me paraissait géniale). - Oui répondit l'autre mais ça va faire mal. Tu voudrais pas m'anesthésier d'abord afin que je ne sente rien ? - Si bien sur. J'ai vu du Munster un peu plus loin. Je te plonge trente secondes le nez dedans et le tour est joué ! - Eh ! [...]
[...] La porte de cet endroit se referma sur moi à jamais. Je rejoignis mon mari et petite Lili qui étaient déjà installés dans la voiture, garée devant la porte. La sorcière me lança un au revoir du bout des dents, elle risqua même un sourire. A peine avais-je escaladée la marche qui me propulsait sur mon siège que mon époux prit une direction, n'importe laquelle, mais partir était devenu son credo ces dernières heures. Nous roulâmes. Doucement. Faire la route un dimanche affublés d'une remorque tenait vraiment du sport. [...]
[...] On entendant au loin un grillon chanter son bonheur. Nous étions les premiers arrivés de la saison et les autres maisons de vacances n'étaient pas encore habitées. Il régnait ici une quiétude inégalée. Au bout de quarante minutes, nous vîmes ma sœur arriver, le vélo à la main. Elle avait crevé au bout de six kilomètres. Tous les prétextes étaient donc bons pour ne pas faire les courses Il lui restait un kilomètre et demi à faire, elle faisait les courses et hop elle revenait à la maison. [...]
[...] C'est pour dire à quel point elle était attaquée la pauvre fille ! Nous lui avons fait comprendre, plus tard, que nous souhaiterions, si la situation devait se reproduire, qu'elle vienne sans aucun autre chouchou. Au moins nous la connaissions. Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises car cette année-là elle avait décidé de nous donner un échantillon de tout ce qu'elle pouvait être et savait faire ou plutôt ne savait pas faire. Après cela, nous avons pu lui faire comprendre qu'il serait souhaitable, à l'avenir, qu'elle choisisse d'autres hôtes pour les vacances des vingt prochaines années ! [...]
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