Nguyen Phuoc Duc, Les Saisons inachevées

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Extraits

[...] Sentier d'Automne ! Et les saules chantent avec la brise sur les rivages 56 Un jour d'hiver Le ciel est peint en sombre et noir la terre en beige et blanc Il a neigé hier, il neige encore Des flocons volent dans le vent En ville, il y a très peu de monde dans les rues Les passants marchent vite sur les trottoirs Seul un vent glacial pour dire au revoir Encore beaucoup de verglas dans la nuit ? [...]

[...] Le facteur marche dans le froid pour apporter de bonnes nouvelles La jeune fille qui habite le numéro 39 a de très beaux yeux La mer : un voilier blanc Quel rêve où n'habitent pas les chimères ? L'espace : des mouettes en vol rotatoire sur des falaises pourpres Simple tendresse Un beau film le samedi minuit Les singes des forêts amazoniennes, beaux et sauvages Premières averses tropicales Combler le vide du dimanche après-midi Salut les confettis des carnavals 148 Femmes maquillées Femmes au visage maquillé comme des masques carnavalesques contemplent les sentes du jardin Le soir tombe avec ses dernières lumières Presque Femmes de grande beauté et belles comme des rivières au printemps Femmes à grandes chevelures dans le vent Femmes maquillées devant le miroir essayant bijoux et chapeaux robes et souliers Femmes maquillées au milieu du boudoir entre pénombre et lumière Le printemps est à la fenêtre Tout près 149 Mélodie inachevée pour le temps présent Les bateaux s'en allaient dans leurs voyages parfois très lointains Il y a beaucoup de nuages dans un ciel de Juin S'agit-il des herbes folles d'un début de saison herbes jeunes caressées par la brise ? [...]

[...] Et j'ai connu les yeux qui reflètent la mer Le vent d'automne ne veut rien dire Mais chaque feuille morte est une joie secrète Alors je marcherai sur une route inconnue Demain peut-être L'ennui n'est pas l'invité Il entrera quand même dans l'âme par les yeux qui constituent ses fenêtres L'hésitation de la nuit ne peut me consoler Les bancs du jardin public ne sont pas occupés par les amoureux La nuit s'endort dans l'immensité à cette heure désertique Comme une jeune fille paresseuse qui aux vastes rêves et dans l'existence poreuse se voue à des tentations timides 132 Les fleurs, les oiseaux, les parfums mouvants comme des formes, indécis comme des ombres se dressent dans la galerie noire et longue où se sont figées les heures du temps de l'Abandon Je marcherai, je marcherai suivant l'appel de la lune du lointain entre les galets que m'offre la mer les herbes et le ciel La nuit ne finira plus Comme une histoire inachevée Les étoiles m'en ont prévenu Mais je l'ai oublié Que dois-je faire, à présent ? mon âme desséchée comme un dernier jour de l'An Comme un fleuve illusoire L'Océan bleu est devenu noir Quelle obscure image dont mon coeur s'éprend ? [...]

[...] Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d'auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS France Tél. [...]

[...] 105 Soldat inconnu Buste de bronze dans le soleil et la pluie Soldat inconnu ! Combattant immortel parce que mort un jour combattant universel parce que mort pour une patrie Buste de bronze témoin et symbole Soldat inconnu pour tous les soldats inconnus Soldat sans âge Soldat des jours sombres Toutes les guerres se ressemblent comme les ombres dans la nuit 106 Buste de bronze dans un coin de jardin Soldat inconnu ! [...]