Nedjahi Messaoud, UG Zelmad l'insoumis

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Extraits

[...] La pluie, la neige, le gel, le froid font partie de nous. Nous n'avons pas à les craindre. Ils sont notre quotidien. On s'en protège, c'est tout. Ils sont nécessaires pour notre équilibre et celui du sol. En chemin, la procession collecte quelques herbes vertes, trouvées à l'abri au pied d'un arbre. Elles sont placées au fond d'un grand couffin comme une sorte de nid. Les femmes bravant le froid, allant le pied nu retourner les pierres adéquates. Elles placent la pierre dans le couffin et rigolent en toute innocence en constatant qu'elles viennent de déranger quelques fourmis, quelques chenilles ou autres bestioles tapies bien au chaud sous la pierre retournée. [...]

[...] Ug Zelmad est désormais reconnu comme justicier. C'est le Zorro africain comme le titrent les journaux de la métropole et du continent. On ne parle plus de bandit. L'Echo rapporte que dans la nuit du 14 au 15 octobre 1917, le village français d'Imi n TTub est attaqué par les hommes du justicier. Il parle d'un véritable sac. Ug Zelmad et ses hommes ne quitteront le village qu'à l'aube naissante, laissant derrière eux des colons ligotés par la honte Le ciel est clair et la nuit étoilée. [...]

[...] Qu'il passe, si tel est son plaisir. Ils savent cependant que derrière cette nuit singulière, il y a le soleil qui brille bien haut dans le ciel. Il 6 Réveille-toi ô ma fille Allons chercher notre liberté Le sang coule sur la terre Et le maquis t'attend Les années passent Et notre identité souffre Voilà des jours et des nuits Que notre silence lui nuit De ses terres le Kabyle appelle De ses montagnes le Chawi lui répond Ceux qui ont divisé nos cœurs telles de vulgaires fèves Ont oublié ces racines qui nous lient et nous appellent Les ténèbres tendent sur nous leurs ailes Pour nous empêcher de voir le soleil Notre pays est en deuil Ceci est-il notre destin ? [...]

[...] Menacée, la France décrète la réquisition. La conscription est obligatoire. On oblige les bénévoles à s'engager pour défendre la mère patrie. N'avons-nous pas tous les mêmes ancêtres ? Nos ancêtres les Gaulois ! Aux armes citoyens ! Chantonne l'ironie tapie dans un coin de la mémoire. Aux armes citoyens ! Reprend l'humaine bêtise tapie dans l'ombre des adultes. Faffa a besoin de bétail à forme humaine ? Soit ! Il n'en manque pas en Algérie. L'indigène fera très bien l'affaire. [...]

[...] Laisse couler tes eaux ! Abreuve tes enfants de gloire et de liberté ! Mneryach laisse naître de tes flots qui écument de rage cet arc-en-ciel que tu portes autour de la taille ! Hmama ! Hmama ! Crie la foule fidèle à son héros. Qui donc est cette Hmama ? Demande un préfet à son sous-préfet. Une rose dans son rosier. Répond le paisible chrétien. Qui donc est cette Hmama ? Demande le sous-préfet à monsieur le maire. Beauté et Amour. [...]