Massard Gabriel, La Dynamique du cadre

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Extraits

[...] Myriam éclata de rire. Lola, quelle drôle d'idée. Pourquoi pas Schéhérazade du temps que tu y étais ? Jean la regardait, souverainement impudique dans sa nudité, riant aux éclats à l'écoute des confidences de cet amant lui racontant leur première rencontre dans ce maga- 47 sin où elle ne l'avait d'ailleurs pas remarqué, lui rappelant des détails dont elle n'avait gardé aucun souvenir et lui déclarant enfin comment, dans son imaginaire, il l'avait appelée. C'est vrai que Lola, finalement c'est plus romantique que Myriam. [...]

[...] Il se surprit à lui dire : Vous êtes vraiment charmante, Mademoiselle. Elle lui susurra un merci digne d'une petite fille bien sage à qui on vient de faire le plus beau des compliments. Il s'enhardit. Pourrait-on se voir un de ces jours ? Elle n'eut pas une seconde d'hésitation. Pourquoi pas ? Répondit-elle, spontanément. Incroyable, elle répondait à son attente. Elle était d'accord pour qu'ils se voient. C'était merveilleux. Son cœur se mit à battre la chamade. Il était heureux comme 31 un gosse. [...]

[...] Marguerite était effondrée. Ce coup de téléphone anonyme, cette voix féminine froide et précise, chaque mot lui avait fait l'effet d'un coup de poignard. A l'autre bout un être sadique, inconnu, avait distillé son venin et elle avait senti son corps se raidir. Sans voix, elle avait dû faire un effort démesuré pour recouvrer un semblant de souffle et murmurer : Qui êtes-vous ? Et n'avoir pour réponse qu'un ricanement insupportable. Brusquement le temps s'était arrêté, le monde extérieur avait disparu, un abîme avait englouti son existence. [...]

[...] Lui dit-elle un soir où il avait été particulièrement disert, inquiète surtout de le voir oublier complètement celui qu'il avait été et qu'elle souhaitait, dans son for intérieur, retrouver le plus vite possible. Il ne fut guère surpris. A vrai dire il attendait cette réaction de la part de son épouse. Comme à son habitude elle avait pris son temps, plusieurs mois, avant de se décider à parler. Il la connaissait trop bien, elle avait réfléchi. Probablement avait-elle pensé qu'il fallait laisser passer une période d'essai au terme de laquelle il reprendrait enfin une nouvelle recherche d'emploi, un nouveau poste de cadre. Marguerite cette fois c'est toi qui es dans l'erreur. [...]

[...] C'est ainsi, les animaux, tout comme nous les êtres humains, finissent toujours par mourir un jour, surtout lorsqu'ils sont vieux, tu comprends ? Alors papy va mourir ? Je crois bien que oui ma chérie. Mais, s'il meurt, où est-ce qu'il va aller, au ciel avec les anges ? 116 Certainement, tous ceux qui ont été bons vont rejoindre les anges et de là-haut ils veillent sur nous. Comme ça ils ne nous oublient pas. L'enfant avait éclaté en sanglots. [...]