Mahmoud Chouchane, Eclats de vers

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Extraits

[...] La chance était de notre côté, nous nous sommes tous retrouvés à la sortie, soulagés. Un véhicule de la société nous attendait et c'est avec grand plaisir que nous reprîmes le chemin de Dunkerque. La joie des retrouvailles, le plaisir d'offrir le cadeau souvenir, la nécessité de répondre à toutes les demandes, l'obligation de se recaler dans le fuseau horaire furent les points essentiels de cette journée passée en famille. Imprégnés de l'environnement de l'usine de Mizushima, nous avons retrouvé l'usine et notre secteur des hautsfourneaux ; dans le domaine propreté rangement, nous avions de réels progrès à faire. [...]

[...] Arriva enfin la période tant attendue où les gros travaux de modernisation prévus, furent lancés. Il s'agissait tout simplement de construire un nouveau laminoir, capable de réaliser toutes les sections de tube à partir d'un tube source de trois pouces. Du génie civil à l'installation des machines, les travaux programmés, suivirent une progression rapide. Le matériel électrique et tous les organes de commande firent appel à des automatismes séquentiels à relais qui occupaient de très nombreuses armoires. Pour l'époque, il s'agissait là, d'une véritable révolution technique et technologique ; mon contremaître chef me désigna pour suivre 45 le montage et la mise en service de ces nouveaux équipements. [...]

[...] Mourir pour mourir autant essayer ! ! Le préparateur est venu pêcher la bête et, pendant le temps nécessaire à la préparation du plat, la serveuse avec beaucoup de grâces nous dirigea vers une table basse où nous attendaient quelques spécialités de la maison. Installés à la mode japonaise, les fesses sur les talons nous avons bu et fait un mauvais sort à tous ces amuse-gueule posés à notre attention. Notre plat de poisson cru est arrivé, divinement présenté. Les darnes de chair blanche, reconstituaient le poisson luimême, le travail présenté, une œuvre d'art, tenait de l'estampe et du dessin. [...]

[...] Pour le cas du haut-fourneau rien n'était prévu ! A l'arrêt depuis de longues années, n'ayant jamais eu de réfection de cuve, le dernier témoin de l'épopée de 1962, abandonné en l'état de délabrement, sera finalement ferraillé dans les années 95. NB : (en l'an 2000, en prévision de la réfection totale du haut-fourneau prévue en 2001 cuve, plancher, épurations primaire et secondaire, automatismes et instrumentation qui aura coulé 32.000 millions de tonnes de fonte depuis la précédente réfection de 1987, une nouvelle cokerie, sera construite pour satisfaire la demande la demande du géant qui produira alors 11.000 tonnes/j. [...]

[...] Les résultats furent à la hauteur des espérances. Les bilans par l'apport de ce nouveau gueulard ont été très significatifs, la production approchait les tonnes par jour à la grande satisfaction de tous, le plancher de coulée assurait l'essentiel de la fonction, malgré le point noir ayant pour origine la faiblesse du dispositif de l'évacuation de la fonte poche réceptrice de la fonte trop petite compte tenu du débit du métal en fusion. Pourtant, les fatidiques 10.000 tonnes/jour n'étaient pas encore approchées, des zones de températures excessives à la cuve demeuraient. [...]