Lucien Berti, La Saga de Sambre et Meuse

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Extraits

[...] En effet, la cire chaude de ceux-ci provoquait de la douleur sans laisser de traces. Elles volèrent alors les chandelles qu'elles pouvaient emmener et elles s'enfuirent ayant oublié totalement la raison de leur venue. C'est depuis qu'il est coutume d'utiliser, dans les églises, des petits godets d'ambiance en lieu et place de cierges Elsa et la croix Comme Sambre et Meuse n'avaient, à l'époque où elles étaient sorties de prison, que peu de clientèle, hormis le milieu sado-maso qu'elles avaient commencé à fréquenter du temps de leur réclusion, elles durent se faire à l'idée de ces pratiques qu'elles n'aimaient pas tellement. [...]

[...] Puis quand tu me dis que tu dois songer à ta carrière, Il faut peu de temps pour que tu reviennes en arrière Parce que rien de tel pour toucher le plafond, Que se grimper dessus et avoir bon. Et quand je t'appelle cochonne, tu m'appelles salaud. Ce petit code entre nous est bon pour notre libido. Nos différences de position s'évanouissent dans la nature Si nous nous mettons allongés sur le lit ou debout contre le mur Nous trouverons toujours un terrain d'entente Si toi, tu mouilles et moi, je bande. Le son de la voix de petit Bitu qui portait fort arriva aux oreilles des grands malades, des lépreux qui n'habitaient pas loin de l'écluse. [...]

[...] Pendant ce temps, Meuse, qui était en état d'ébriété très avancé, voulut-elle aussi faire l'amour mais les maraîchers lui enjoignirent de se coucher également Va soigner ta cuite au lit et elle répondit Cuitolis vous-même. Ainsi, les maraîchers d'en haut acceptèrentils aussi leur sobriquet, les Cuitolis. Les deux prostituées notoires ne se firent pas prier lorsqu'on leur demanda d'aider les désormais nommés Nazuis et Cuitolis aux vendanges. Après la fin de celles-ci, on refit la fête avec les premières pressions et Sambre et Meuse réussirent la prouesse de réconcilier les Nazuis d'en bas avec les Cuitolis d'en haut. [...]

[...] Elles s'installèrent donc sur l'île Vas-y frotte entre la rive de La Plante et la rive de Jambes-Amée. La retraite spirituelle des deux dames fut vite perturbée car les soldats casernés sur la rive jamboise avaient vite fait de repérer les jolies créatures. En manque de sexe, les soudards redoublèrent d'habileté et construisirent des pontons qui les menèrent sur l'île. Ils prirent de vitesse une bande de scouts pré-pubères qui étaient devenus marins pour l'occasion. Ces derniers durent rebrousser chemin la queue entre les jambes. [...]

[...] Des jardins cultivés servaient de couverture en surface. C'est de cette période que nous viennent les termes d'armée de l'ombre et de couverture. Le commandant des lieux s'appelait François Beaux Restes. Il plut tout de suite aux deux prostituées notoires. Ces dernières étaient tellement reconnaissantes aux résistants de les abriter qu'elles les récompensèrent, en leur procurant tout le plaisir dont ils avaient été privés pendant des années. Il y avait une autre femme dans le refuge mais celle-ci était lesbienne et accueillit également avec joie les deux prostituées. [...]