Résumé de l'Ebook:
[...] Il est vrai que des prises de position contradictoires avec l'orientation actuelle de la politique à Cuba, ne sont pas très perceptibles dans les textes de M. Barnet. Cimarrón publié dans les années 1960-65, peu après le déclenchement du processus révolutionnaire, élude plutôt la référence au présent pour se tourner vers le passé colonial et les conditions de vie des esclaves. Il s'agit d'un système que tout être humain doté de raison ne peut que condamner. Cependant, la posture d'historien adoptée par l'auteur, dans ce premier ouvrage, lui permet peut-être, de maintenir une distance avec l'actualité. [...]
[...] Il est complété par le recours au dialogue, dans ce cas locuteur et allocutaire échangent des points de vue qui contribuent à rendre la communication moins monocorde. Il a été dit que le récit de vie est une parole en liberté mais cette affirmation devrait être nuancée. Le terme de parole renvoie aux moyens mis en œuvre pour dire la réalité, quant à l'expression complétive en liberté elle est, sans doute, optimiste. Le récit de vie présenterait plutôt un discours sur soi parfois contraint. Dans les ouvrages de M. Barnet, des témoins parlent de leur vie et la racontent. [...]
[...] On le voit particulièrement dans le dernier ouvrage de M. Barnet. Julián Mesa vit depuis plus de trente ans à New York mais ne parle pas encore bien l'anglais, il mêle termes hispaniques et anglo-saxons en un spanglish curieux, déroutant parfois même. Pour en fournir quelques exemples, il se réfère à las carteras full de billetes pour évoquer la richesse des nords-américains ou bien il parle de la parte downtown de la ciudad la partie où vivent les émigrés cubains et latino-américains. [...]
[...] Il ajoute cette réflexion pleine d'humour : Héros de la banalité le protagoniste d'un récit de vie serait une figure d'oxymore Il est vrai que ces témoins anonymes ont 21 un destin qui n'a rien de chevaleresque, un idéal de vie souvent réduit à un terme : survivre. Les personnages présentés par M. Barnet sont du même type : Esteban Montejo dans Cimarrón est un ancien esclave affranchi, ouvrier agricole dans une plantation par la suite, pour lequel il n'existe aucun espoir de promotion sociale. Manuel Ruiz, le Galicien émigré à Cuba de Gallego, provient d'une famille de paysans misérables. [...]
[...] C'est ainsi qu'Esteban Montejo est soldat mambi des troupes révolutionnaires lors des batailles de l'Indépendance entre 1895 et 1898. De la même façon, Manuel Ruiz participe aux combats de la guerre civile espagnole, son retour au pays, après plusieurs années passées à Cuba, coïncidant avec le commencement du conflit en 1936. Il est fait allusion, de plus, à la violence des régimes autoritaires de la République dont les gouvernements successifs, de 1901 à la révolution castriste, contrarient les aspirations légitimes du peuple cubain à la démocratie. [...]
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