Résumé de l'Ebook:
[...] Le dogme prescrivait de suivre des règles précises. Ce rite se pratiquait donc dans diverses chapelles (magasins) situées exclusivement en milieu urbain, loin de toute végétation, et en groupes compacts, renouant ainsi, sans en avoir conscience, avec un grégarisme 14 ancestral. Pour asseoir une foi grandissante, les prêtres (appelés commerçants) bâtirent des temples (centres commerciaux) qui regroupaient un grand nombre de chapelles. Ainsi, de jour comme de nuit, la semaine et les jours fériés, à l'abri de la pluie, du froid, ou du soleil, les fidèles se pressaient, avides de miracles (promotions) en poussant devant eux de singulières petites carrioles munies de quatre roulettes, curieusement dépourvues de moteur, dans lesquelles ils empilaient, certes des produits nécessaires à leur subsistance, mais aussi, et en plus grand nombre, des objets hétéroclites ayant pour unique vocation de combler la vacuité de leur existence. [...]
[...] Au détour d'un pierrier, peu avant la jonction avec le sentier venant de Saint Gingolph, un superbe bouquetin lui faisait face, broutant nonchalamment, indifférent à la pluie qui redoublait. Il lui apparaissait comme le gardien de ces lieux, signifiant par sa présence au voyageur que la Montagne commençait bien ici. Désormais, abandonnant l'Est, la direction générale du sentier adoptait définitivement le Sud. La frontière suisse, puis plus tard italienne, était très proche, quelquefois moins de cent mètres à vol d'oiseau Cette expression l'avait toujours rendu perplexe et provenait certainement du cerveau embrumé de linguistes n'ayant jamais observé le vol des oiseaux. [...]
[...] La dernière nuit, il pensait la passer à Castellar, loin de l'agitation. Le ciel était couvert et brumeux, rendant la marche moins éprouvante que la veille ; il se réjouissait de l'absence du soleil qu'il avait tant appelé de ses voeux un mois auparavant. A 7 h 30, il franchissait la rivière en jetant un dernier regard sur la tour du vieux pont qui se découpait sur un fond de montagnes voilées par la brume. Il traversa rapidement la ville déserte à cette heure, craignant qu'elle ne le retienne, et prit un chemin qui montait aux ruines des Castés et de l'Albaréa. [...]
[...] Le paysage changeait subitement. Des blocs de gros rochers couverts de lichens noirs rendaient le chemin incertain mais la vision de ce chaos, en apparence vide de toute vie, ramenait à l'aube de l'humanité où les hommes entrevoyaient le surnaturel dans les montagnes. Le vallon du Mont Colomb se terminait par un petit lac encaissé et cerné de toutes parts par des sommets. C'était l'endroit idéal pour pique-niquer. Il partageait d'ailleurs ce point de vue avec un chamois venu se désaltérer au bord du lac à moins de vingt mètres du gros rocher au pied duquel il s'était tapi. [...]
[...] Hormis la disparition du dieu Bekkos, rien n'avait changé dans ce décor depuis que nos ancêtres avaient succombé à sa fascination. Les sujets représentés étaient très variés : outils, armes, mais aussi chasseurs, sorciers représentés les bras levés vers le ciel. Autant de messages qui nous parvenaient par-delà les siècles. Les légions romaines, très joueuses, avaient, disait-on, décimé ces peuplades en les massacrant joyeusement. Acte gratuit ou humour latin ? Le mysticisme emplissait la vallée, et les touristes, pourtant nombreux, parlaient malgré eux à voix basse. [...]
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