Résumé de l'Ebook:
[...] Toujours seule, au milieu de son peuple de pierre, N'ayant jamais connu que l'ombre et le mystère, Errante, elle régnait, femme du soleil fou. Ils virent s'avancer vers eux la ville morte, Ses vieux murs ravagés que le vent, la lumière emportent Mais ce n'était qu'une ombre, un flot de spectres sur le [ciel, Un rêve étourdissant, dansant dans les vapeurs de sel. Depuis des jours elle sentait un grand péril la mordre, Des carillons, des tourbillons s'éployer, se distordre Et briser tout en vrombissant, de leurs sons, de leurs vents [maudits. [...]
[...] La route est longue et la terre trop lasse Et tout s'en va dans le soir qui s'efface. LE VEILLEUR Je veille des heures, Des jours et des ans. Sans fin je demeure Sous le firmament, Comme sur la hune Gardant l'horizon Sous les nuits sans lune, Le soleil de plomb. Chaque jour défile Dans mes yeux lointains Et puis s'annihile ; Du soir au matin Je reste immobile. LE POETE Je rime ta ruine Et le vieux passé, Dont le poids incline Tes longs jours lassés, Grande mer de pierres, D'ors et de lumières Dont le flot s'endort Je te connais mieux Dans tes soirs glorieux Qu'un autre moi-même. [...]
[...] J'entends les morts pleurer la race ancienne, Ces oubliés, tels des spectres errants, Jusqu'au tombeau vaincus par les vivants Et dévorés d'une trop longue peine. Le temps aura blanchi jusqu'à vos os 121 Pour les broyer, pour les réduire en cendre, Le grand siège emporté votre dernier repos Où vous pensiez pour toujours vous étendre Car, hélas, des hordes sans nombre Ont déferlé sur l'univers Et sont venues jusqu'à vos ombres Jeter le fracas des enfers. Car nous n'avons pas su, sous l'ombre fauve Que jetaient leurs chevaux et leurs grands feux, Garder notre terre éternelle et sauve Entre les remparts de ses jours glorieux. [...]
[...] De ceux qui survécurent, tous ont conté le poids qui leur serrait la gorge, les étouffait - et ces voix, ces voix ! perdues, comme au-delà de tout ! Il n'y avait que ces voix, ces voix qui résonnaient, à la fois proches et lointaines, comme par-delà l'horizon. Elle s'en est allée, l'ancienne cité du lointain ! Elle s'en est allée dans le grand gouffre du Destin ! Plus d'un l'aura cherchée, ne trouvant que l'horizon nu Ou se perdant à tout jamais dans l'aube d'un jour [inconnu ! [...]
[...] J'ai vu mille clartés surgir du sol obscur, Des tours de vérité, montant dans le ciel dur, Mille gestes d'ardeur et de gloire ignorée, Une ville, un colosse, une porte dorée, Et mille ponts entre les tours Un monde tout entier, la ferveur qui l'habite, Sans même un horizon pour dernière limite Je me le rappelle toujours ! J'ai vu des chars géants croulant sous les phalères, Amants sans le savoir soudain trop solitaires, Rouler en s'accouplant dans la poussière d'or 16 Et je me représente encor, LE VENT, murmure des ruines. Bruits, clameurs et tumultes ! [...]
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