Résumé de l'Ebook:
[...] Adrien se leva avec douceur et avec ordre. Les bras d'abord, puis le torse. On eut dit que les jambes suivaient. Il sortit Angelo ne se demanda même pas pourquoi. C'était la première fois depuis l'accident qu'Adrien faisait quelque chose qu'il pouvait comprendre. Mais peut-on parler d'un accident ? Un suicide aurait rectifié Adrien, un suicide ! Angelo quant à lui était indifférent à toutes ces nuances, ces subtilités de langage. Quelle importance ? Accident, suicide. Seules, la mort et l'absence semblaient réelles. [...]
[...] Angelo, ce jour-là, se montra violent. Touche à ça et je te fais bouffer tes torchons brodés jusqu'au dernier. Il était vert de rage et elle comprit qu'il ne plaisantait pas. Elle était lâche et abandonna Lui aussi avait renoncé. Elle, il ne la reverrai plus. Il devait se faire une raison. Dans sa tête, le film se déroulait et projetait sur le carreau les images du souvenir. Depuis le jour où Elle l'avait abandonné, là dans l'escalier, dix-huit mois avaient passé. [...]
[...] Elle était petite, veillotte, ratatinée et le suivait à pas serrés. Même celle qu'il avait au creux de l'estomac depuis quelques temps lui semblait avoir plus d'envergure, de propreté. Une belle tumeur avait dit Beaumont. Cela voulait dire bien sûr, que c'était passionnément grave et qu'Adrien devenait enfin quelqu'un d'intéressant. La douleur était sourde, lancinante, creusait un pli dans le front haut mais elle l'aidait à supporter l'autre, elle faisait diversion et il lui en était reconnaissant. Son estomac lui faisait mal certes, mais son cœur le trahissait. [...]
[...] Il n'y a plus rien à faire. Angelo avait reculé. Il était scotché au mur comme un moustique écrasé. Une main osseuse se crispa sur son épaule et le visage d'un Faune passa devant ses yeux. Il sentit alors monter en lui une déferlante de violence, de vie, de révolte Le regard fixe, le pas assuré, Angelo se dirigea vers le drame. Tous s'écartèrent précipitamment. Adrien le vit arriver, se releva et recula. Un silence assourdissant pesa. Une chape de plomb écrasa l'assistance attentive. [...]
[...] Je n'ai pas pu résister. Je n'ai pas su m'arrêter, tu comprends ? Oui, Adrien comprenait. Il suivait son ami du regard. Angelo s'affairait. Avec des gestes brusques et incertains, il fourragea dans le grand buffet, en extirpa un verre, le remplit d'eau fraîche, fit avaler à sa compagne deux comprimés bleus, rinça le verre et lança plus qu'il ne rangea la petite boîte métallique au fond du tiroir central. De là où il était, Adrien avait suivi toutes les opérations, les allers et venues de la cuisine à la chambre, le pas saccadé et surtout les mains qui n'avaient cessé de trembler. [...]
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