Les Petites filles de décembre, tome 1, Une vie si tranquille - Giacometti Corinne (2006)

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Extraits

[...] Glacée par l'épouvante, Alicia se débattit. Mais il la serra violemment contre lui. Son souffle sur le visage, un sourire narquois au coin des lèvres, il la fixait avec une sorte d'ironie cinglante. Alicia ne pouvait s'échapper. Désespérée, dans l'impossibilité d'appeler au secours, elle gardait des yeux tremblants d'effroi sur ce visage tiré par la cruauté : Pose-toi les bonnes questions, Alicia Geschkalaï ! Grognat-il dans un très mauvais français. Pose-toi les questions sur ta sœur même sur ta mère ! [...]

[...] Et ne me parlez surtout pas de ma grand-mère ! Elle est morte ! Vous pouvez lui faire dire n'importe quoi puisqu'elle n'est plus là pour vous contredire ! Ce n'est pas la peine de jouer avec mes sentiments, il y a bien longtemps que je n'en ai plus ! Elle se détourna avec rage et partit en courant avant de disparaître à l'angle de la maison. Effondrée, Sarah resta immobile dans le vent. De grosses larmes roulèrent sur ses joues : Oh ! [...]

[...] Gémit Sarah, malade de désespoir. Ce n'est pas vrai ! Oh ! Mon dieu ! Alicia ! Ma pauvre Alicia ! Théa Strauss la regarda un instant en silence. Soudain ses lèvres se mirent à trembler, ses grands yeux noirs s'embuèrent. Elle plissa les paupières et s'assit lentement sur l'autre fauteuil, la cigarette entre deux doigts, la tête basse. Ses épaules s'étaient affaissées oui, comme sous le poids d'un fardeau trop lourd Immobile sur le chemin gravillonné dans le souffle léger du vent qui soulevait ses cheveux bruns, elle laissait un regard étrange glisser sur la terre humide du jardin. [...]

[...] Markus t'attend Je peux encore lui téléphoner Ça va pas, non ? Il rêve de passer le réveillon avec toi ! Tu ne peux absolument pas lui faire ça ! Ne t'inquiète pas pour moi Je vais regarder le film et j'irais au lit. Maman est bien sortie avec son Antoine, non ? Alors fais en autant, d'accord ? Rachel ne paraissait guère enchantée par ce programme. Elle se mordit les lèvres : Mais si tu avais besoin de quelque chose ? Rachel ! [...]

[...] Alicia, les sourcils froncés, reposa lentement l'écouteur Oui ! Murmura-t-elle, visiblement étonnée. C'est curieux Elle téléphonait peut-être d'une cabine, Alicia ! Et elle n'aura plus eu de monnaies pour continuer ! Alicia sourit à sa grand-mère : Peut-être bien oui ! Mais c'est très étrange quant même ! Laurine a le téléphone chez elle enfin, si c'est important, elle rappellera ! Sinon je la verrai demain En tout cas, elle est charmante, cette jeune fille ! dit mama Ella, le regard rêveur. [...]