Résumé de l'Ebook:
[...] Je lui racontai l'histoire encore toute tremblante d'indignation et terriblement excitée. Les larmes ne venaient qu'après. J'en ai accumulé à cette époque des colères, des humiliations ! plus que ma petite personne ne pouvait en contenir. J'emmagasinais hargne, rancoeurs et j'étais contre contre tout. D'abord et sans réfléchir je commençais par dire non tout de suite à ce que l'on me proposait. Un non réflexe Veux-tu reprendre de la crème ? Non ! oh ! de la crème au chocolat ? oui, oui Veux-tu venir te promener ? [...]
[...] Des gens qui jusqu'alors ne connaissaient les loisirs que par des échantillons de dimanches ou de jours fériés, allaient pendant deux semaines être maîtres de leurs activités. Deux semaines ! Cela semblait si long que certains y logèrent de quoi remplir deux mois ! La plupart des jeunes des grandes villes étaient tentés par la mer. Ils arrivaient par groupes. Presque tous à vélo. Quelques uns à moto. Beaucoup n'avaient jamais vu la mer. Et ça je ne l'oublierai jamais : en arrivant sur le remblai, ils restaient là, muets, ébahis L'immensité s'emparait d'eux. D'autres mondes existaient. D'autres vies étaient donc possibles. L'espoir ! [...]
[...] Tante Li finit par acheter à Garderive le café du commerce Elle adopta fort bien le statut de patronne et embaucha une jeune et fraîche servante. J'ai bien le droit à un certain repos ? disait-elle Au château de tante Ba le parc me parut bien petit. Tante Ba était de plus en plus soumise à son vieux Monsieur. Il lui faisait entière confiance pour toutes les choses matérielles. Elle lui était indispensable. Et man Lo ? Cinq ans après le fin de la guerre, elle épousa François. [...]
[...] Elle était douce l'anglaise. Je ne comprenais rien à ce qu'elle me disait, mais elle le disait en souriant et je sentais qu'elle craignait de me faire mal Je n'aurais d'ailleurs pas senti mon mal, tellement j'étais occupée à regarder, à m'extasier sur ce qui m'entourait : les miroirs, la baignoire, les carrelages bleu tendre et les parfums Je pensais : heureusement que je me lave à fond quand je viens chez tante Ba, autrement, quelle honte ! Oui, mais je me lave, moi, dans une souillarde Je souriais intérieurement avec quelque ironie en comparant la salle de bain de la gouvernante et ma souillarde Philippe m'attendait sur la terrasse. [...]
[...] Du clair matin d'été ne parvenait ici qu'une lumière affaiblie, froide, glauque qui tombait à travers de gros pavés de verre placés tout en haut, du haut mur du fond. Des ombres vertes s'agitaient derrière et faisaient ondoyer sur les murs, sur les objets des turbulences tour à tour claires et sombres. Comme des courants au fond d'un étang. D'ailleurs les véhicules garés ici semblaient y être noyés depuis longtemps. Sauf la longue et brillante 37 limousine noire qui, elle, paraissait toute interloquée, vexée même de se trouver en compagnie d'une calèche et d'un cabriolet peut-être élégants en leur temps mais maintenant bien défraîchis. [...]
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