Gaston André Pince, Chronique d'un septennat

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Extraits

[...] Malgré le blé empoisonné que je leur sers dans de vieilles boîtes de sardines, ces bestioles sont toujours aussi nom- 194 breuses et quelqu'une pousse même l'audace jusqu'à se montrer quand nous sommes là. Il reste à prendre les précautions contre le gel, au lave-linge, aux robinets extérieurs, au puits. Nous en étions là de nos travaux quand Robert et Bernard sont venus nous chercher alors que j'avais décidé de rentrer par mes propres moyens, comme un grand. Ils étaient ravis de leur escapade et, comme de vieux garçons en goguette, ont visité Mimizan by night. [...]

[...] D'abord, le cahier de préparations : une récapitulation écrite de toutes les leçons du lendemain qui, pour être acceptable ne devait pas remplir moins d'une dizaine de pages. Les petits détails, les questions à poser aux enfants y figuraient. La leçon d'écriture exigeait une demi-page, mais, pour cette matière, je pouvais recopier, en l'adaptant, le travail de mes prédécesseurs : exercices d'assouplissement du poignet, tracé de la lettre en l'air et autres joyeusetés dans le même style. M. Reynis épluchait ce travail préparatoire qui, cependant, ne mettait pas à l'abri de surprises désagréables le jour de la leçon. [...]

[...] C'était fini pour le soir. Au petit jour, le mécanicien rallumait le foyer de la machine avec du petit bois puis l'alimentait avec les briques de charbon fracassées d'un bon coup de marteau ; il rajoutait de l'eau car le monstre avait souvent soif. Enfin le cadran indiquait la bonne pression, l'homme poussait progressivement une manette et, avec des crachements de vapeur, le lourd volant d'au moins un mètre de diamètre se mettait en route, entraînant la grande poulie du batteur et à 112 sa suite toutes les autres. [...]

[...] Nous avions un livre d'arithmétique, un de géométrie et un d'algèbre. Je me revois à la première table à moins d'un mètre du tableau, toujours aussi myope, le nez sur le cahier. M. Claverie, craie en main, énonçait un théorème, puis en faisait la démonstration. Cela me paraissait facile et me plaisait. Nous avions tous les soirs deux problèmes à faire à la maison. Un jour, j'eus moi aussi un problème : en résoudre un par l'arithmétique. Je tournai la difficulté en le faisant par l'algèbre, une simple équation du premier degré à deux inconnues. [...]

[...] La facture va s'évaluer à plusieurs milliards sans qu'on ait la certitude que la maladie ne progressera pas. Le contribuable a payé pour être empoisonné, il paiera pour ne plus l'être. Finie l'histoire ? Non. L'Allemagne ne se sentait pas concernée par l'ESB et n'approuvait pas les mesures prises par la France. Eh bien, ce matin, deux cas ont été déclarés Outre-Rhin et un jour a suffi pour que leurs dirigeants prennent une décision contraire à celle d'hier. Suite au prochain numéro J'ai oublié de vous parler d'une vieille affaire ça ne vous dit rien ? [...]