Charles Moeller et l'Arbre de la croix

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Extraits

[...] Dans la pensée de la Bible, l'élément de connaissance et celui de jouissance, de partage de vie ensemble, se trouvent unis Alors, il m'a dit : Je le vois bien, Monsieur l'Abbé, vous êtes un ecclésiastique. Je vous admire beaucoup, mais vous allez trop vite pour moi. Ce à quoi je pense surtout, c'est à la connaissance scientifique ou à la cybernétique. Quant à la jouissance, je songe à celle qui se détruit dans l'intensité même qui est la sienne Voilà une des conversations les plus bouleversantes que j'ai eues, conclut Moeller, parce que Lacan m'aura dit la tragédie qu'il y a dans l'amour. [...]

[...] Certes, des communautés nouvelles marginalement surgissent, d'une foi fervente, pas toujours exempte de confusion. Mais la majorité des hommes marchent à la rencontre de l'An 2000, sans jamais avoir entendu parler du Christ. Comme s'il n'était jamais venu. Que de questions encore ! Dans les semaines qui ont précédé la visite, je le lui rappelle, le fait religieux est brusquement revenu à l'actualité et il aura donné lieu, hors de l'Eglise et jusqu'au sein de l'Eglise, à un réel débat. [...]

[...] On ne peut pas ne pas le voir, comme au Saint-Sépulcre d'ailleurs. Cela conduit à prendre pleinement au sérieux le thème qui organise toute la recherche de l'institut depuis 1972 : le salut, le mystère du salut envisagé dans la tradition et débouchant sur la recherche de voies concrètes pour les hommes d'aujourd'hui Du premier recteur de Tantur, le cardinal Willebrands dira un jour : Il sut transmettre à l'Institut et à tous ceux qui y passent une partie de sa grandeur d'esprit et de sa propre humanité Charles se rappelle : J'ai pu collaborer avec quelques personnalités remarquables de l'Université hébraïque, sur un plan académique, de recherche religieuse. [...]

[...] Blondel et Boutroux, plus encore Bergson donnent des ailes à une autre philosophie de l'esprit. Les conversions ont fleuri dans le milieu littéraire. J.K.Huysmans écrit à Henry Moeller le 19 novembre : Vivre en Dieu me paraît la seule chose souhaitable, la seule qui importe ici-bas. Que voulez-vous, tout cela m'intéresse beaucoup plus que la littérature, je vous prie de le croire Charles, qui avait dix ans quand Pie XI succéda à Benoît XV, en aura vingt-sept à l'avènement de Pie XII. [...]

[...] Du Bos ne parle-t-il pas des évidences de la Foi ? Il arrive à Charles d'évoquer son milieu familial, ses professeurs et maîtres, la naissance de sa vocation, non par sentiment de nostalgie, mais parce que de telles expériences auront progressivement structuré sa pensée et que, malgré les réinterprétations du temps, elles en font foncièrement partie et la justifient. L'approche de la question œcuménique n'aura pu que consolider en lui ce qu'il avait reçu de la lecture des Pères grecs. [...]