Résumé de l'Ebook:
[...] Les commentaires vont bon train. Il y en a même qui prennent des paris. Combien de temps le fronton va-t-il tenir ? Va-t-il s'effondrer d'un coup d'un seul, badaboum ! ou au contraire résister vaillamment ? Et si, au lieu de ça, hasarde un facétieux, c'était le bidule qui se cassait en deux ? Chut ! le rabroue sa voisine. Oui, car voici que, là-haut dans le ciel, la boule se met à osciller à l'extrémité de son câble Vers midi, il ne restait plus rien, ou presque, des Lions Comiques. [...]
[...] Il avait les yeux grands ouverts, mais ne cillait pas. Ses cheveux, jadis si noirs et brillants, étaient d'un gris filasse. Un lacis de 196 veinules bleutées marbrait son front, ses tempes et ses pommettes. Tout son visage, ses mains aussi, étaient piquetés de taches brunes un nævus de la grosseur d'un pois chiche lui avait même poussé au coin de la narine gauche et la peau de son cou, sous le menton, pendait en fanons décrépits. Posées à plat sur ses cuisses, les mains du vieil homme, où veines et articulations résurgentes avaient sculpté un relief inhabituel, faisaient penser à des coquilles d'huître. [...]
[...] Dans tous ces pays, son nom ou l'orthographe de celui-ci subissent d'incessantes variations : Länger, Langier, Langeac, Langevin, Langersen Son prénom lui-même hésite entre Friedrich à Hambourg, Freddy à Wilhelmshaven, Frédéric à Phnom Penh, F. à Bangkok et à Kuala Lumpur. Ses exercices de jonglage, Fritz Langer les a d'abord exécutés avec des balles et des massues. Ce n'est qu'à l'âge de dix ans qu'il s'attaque aux cerceaux et aux boomerangs. Mais c'est avec de lourds cubes en bois, sculptés de ses propres mains, qu'il allait connaître la consécration. [...]
[...] Alors la photo glissa et vint s'échouer sur le bureau telle une feuille morte. Joséphine reposa l'album, ramassa la photo et, avec un sentiment mêlé de crainte et d'excitation, se fraya un chemin vers le drap luminescent. Photo de mariage. Devant le porche d'une église, une dizaine de personnes prennent la pose. Au premier plan, les jeunes mariés. Elle, en robe longue de satin fendue jusqu'en haut des cuisses, a le front ceint d'un turban à aigrette ; une mouche à l'aplomb du nez ou s'agit-il d'une tache sur la pellicule ? [...]
[...] Mais et vous ? bredouilla-t-elle. Oh, moi, vous savez, j'en ai vu d'autres. Eux, par contre (il désignait les deux grands nichés dans son entrecuisse), ils risquent de s'enrhumer, et après c'est vous qui allez vous faire sonner les cloches Comment avait-il deviné ? Qu'en savait-il qu'une maman noire ne pût accoucher d'enfants à la peau claire ? Non, il avait dit cela sans arrière-pensée. Et puis, être bonne ou gouvernante, puisque c'est ainsi que Madame la présentait aux invités de marque de cela elle n'avait aucunement à rougir. [...]
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