Résumé de l'Ebook:
[...] Comment bien vivre, atteindre la paix ? A force de penser à lui J'en oublie ma propre vie A force de ruminer notre vie J'en viens à étouffer sans lui Si je pleurais un bon coup pour lessiver toute l'amertume qui stagne dans mon cœur et m'empêche de respirer Mais je ne peux pas. Les blessures sont si profondes, le cancer si avancé, que nul remède ne peut me soulager. Je bois comme un ivrogne Je fréquente les lieux borgnes Si je n'avais l'écriture Pour panser mes blessures Je crois que je mourrais Ou du moins, je me vomirais Après la bière et le cul, il reste le papier et le crayon. [...]
[...] Je ne marche pas. Tu as cinquante semaines par année pour fourrer. J'aimerais bien ces deux semaines juste toi et moi. Ce n'est pas trop demander ? Qui ne dit non, consent. Donc Ici, je me dois d'ouvrir une parenthèse sur le sexe entre Bob et moi. Pendant huit ans nous avons été amants par intermittence. De longs mois de séparation pour des causes inconnues me laissaient abandonné, naufragé sur une île peuplée de spéculations, de reproches, de presque haine, de larmes et d'espoir. [...]
[...] J'aime cet homme comme on aime le soleil, la mer, le ciel bleu d'une façon naturelle, de naissance, j'oserais affirmer. Oserait-on répliquer que je suis con de naissance ? Je ne sais pas si l'amour abêtit mais, comme on dit, la raison d'être de l'amour est d'être sans raison. Il émane de Bob un indéfinissable attrait qui me soude à lui. En un mot comme en mille : c'est mon homme. La vie reprit son cours normal. Bob travaillait beaucoup, se reposant dans le lit douillet de ma tendresse les 275 fins de semaine. [...]
[...] Peut-être en possède-t-il lui-même une collection ? Nous pourrions échanger nos impressions, nos expériences, notre vécu Oui. Un ami gay. Je ne me souviens plus qui, de lui ou de moi, prit l'initiative de téléphoner à l'autre. Peu importe. Nos premiers contacts furent à distance : lui à Chambly, moi à Montréal. Nous nous tâtions de la voix, explorant chacun le jardin de l'autre. Nos paroles et nos silences déchiraient à petits coups le voile de nos mystères, entrebâillant la porte de nos deux êtres. [...]
[...] Les dernières caresses avilissantes. La dernière parodie de tendresse. La chambre est petite, très petite. On dirait la cellule d'un moine : une planche, couverte d'un matelas grossier, sert de lit. Un drap mince, un oreiller dur, une tablette grande comme un mouchoir, un cendrier et une ampoule au mur. Le décor est planté. Des chambres comme celle-ci, il y en a peut-être cinquante ou soixante, il ne les a pas comptées, réparties sur deux étages. Au rez-de-chaussée, on trouve la piscine, le bain tourbillon, les douches, le sauna, la salle de télévision et le snack-bar où, entre les chocolats, les chips et les jus, trônent les condoms et la vaseline, objets précieux dans cet antre de fornication Dans les couloirs si étroits que deux personnes ne peuvent se croiser sans se toucher, une musique trop forte répand sa tonitruante cacophonie sur ces corps d'hommes vêtus d'une seule serviette blanche cachant la chose pourtant unique raison de leur présence ici. [...]
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