Résumé de l'Ebook:
[...] Je sais que cette plaisanterie est éculée mais je l'ai apprise ce jour là. Je me changeais, (en vous faisant grâce de la réaction tant paternelle que maternelle plus celles de mes deux grandsparents) et j'allais visiter le village. Vers l'église je croisais deux garçons du coin, de mon âge, vêtus d'un costume style local et d'une casquette trop enfoncée devant les yeux. Au premier coup d'œil et au second aussi, car nous nous dévisageâmes, je compris que la conversation allait être variée et enrichissante avec l'échange de nos facultés de l'esprit et de nos connaissances acquises sur les bancs de l'école ou sur le siège des machines agricoles. [...]
[...] A l'occasion de venues de cousins je me donnais un malin plaisir en les emmenant avec moi pour les effrayer et leur faire goûter les délices de cette expédition. Grand seigneur, mais seulement au retour je les rassurais en leur affirmant qu'ils avaient eux aussi une peur bleue de moi. Les pauvres, ils ne savaient pas que l'on ne va jamais aussi loin lorsque l'on ne sait pas où l'on va. Mais pourquoi diantre, mes parents n'allaient ils pas le chercher ce lait du soir ? Subissaient-ils la même peur de l'ombre épaisse ? [...]
[...] Le fait de vivre ainsi si dangereusement valait un noircissement des cols et corsages blancs de ces citadins endimanchés. Mais le contraste le plus saisissant apparaissait lorsque les porteurs de lunettes ôtaient leurs 246 montures pour essuyer la buée déposée par la vapeur d'eau, car alors deux grands cercles blancs devenaient visibles au milieu de leur figure. Une fois, lors d'un voyage pour Freneuse, un voyageur s'apercevant de son erreur de train actionna le signal d'alarme. S'agissant d'un signal d'alarme le freinage devint lui aussi d'urgence et le convoi s'immobilisa dans une gerbe d'étincelles en pleine campagne. [...]
[...] dame vé, ça c'est vraye, ça vivions dans un chatuaille, ça lision les journuailles de Paris, tu devenions rassoteu, tu devions mette ton sio sous la queue, et dame si, t'aurions du beurre de campagne q'tes parigots trouvions bin parfumeu. Je ne comprends rien dit, mon critique, pouvez-vous traduire ? Oui, avec plaisir. Ah ! dame vé, cela est la réalité, tu vis dans un château, tu lis les journaux de Paris, mais tu es devenu un attardé, tu devrais poser ton seau sous la queue de la vache pour récolter la bouse, et tu obtiendrais un beurre de campagne que les parisiens trouveraient bien parfumés. Ah ! Je vois ce monsieur avait le sens de la formule. [...]
[...] Un dicton énonce que le bon Dieu est avec les ivrognes mais en la circonstance il délégua nombreux de ses anges dont le pauvre Saint-Claude 253 toujours de service, pour soutenir mon équilibre durant un exercice d'acrobate. Ce fait divers se passa en été à Freneuse. Ne pouvant plus circuler ni pédaler sereinement dans les sentiers et chemins de la campagne environnante, devenue un man's land'pour moi selon un décret des deux jeunes fermiers à l'œil torve, j'orientais mes promenades en vélo vers des horizons de plus en plus éloignés de ma géographie. Ce bicycle datant de l'âge de pierre tellement il pesait lourd m'imposait à chaque tour de pédale un véritable test à l'effort. [...]
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