Résumé de l'Ebook:
[...] Le chef de gare a un képi quasi militaire, rouge à bandes dorées et visière noire. Le ciel redevient bleu. La jeune femme montée avec moi à Thessalonique n'a pas la politesse qu'elle reconnaissait chez les fumeurs. Elle lance quatre appels successifs sur son téléphone portable, sans baisser la voix, ignorant ses voisines qui dorment. Celles-ci roupillent béatement, sans être gênées par la standardiste. A travers la fenêtre, éclair jaune de genêts sur un talus. Il me semble que la plaine s'élargit et que la chaîne de montagne s'éloigne. [...]
[...] La cascade de terrasses, hérissée d'une multitude d'antennes de télévision, me rebuta. Le restaurant où je m'arrêtai donnait sur un carrefour. L'heure que je voulais silencieuse ne fut que crissements de voitures et pétarades de motos. Aurais-je plus de chance avec les églises ? Je savais trouver à mi-pente, en redescendant vers la ville, celle d'Hagios Nicolaos Orphanos, enfouie dans un jardin. Je voulais revoir ses humbles fresques, révélées à l'époque par le vieil homme qui les gardait. Elles avaient les dimensions de peintures de chevalet dans cet espace restreint. [...]
[...] Ceux-ci, de leur côté, m'ignorent. La messe étant prévue à 17h30, j'ai le temps de descendre jusqu'à la mer. Je retrouve mes dalles biscornues et dangereuses. Je me réfugie sur un opportun ruban de gazon parallèle au chemin. Une scierie que je n'avais pas remarquée à mon arrivée parce qu'elle était muette s'en donne à cœur joie au bas de la pente. Elle dépend peut-être du monastère et déchire l'air. Suis-je venu de si loin pour retrouver les agressions que je fuis en France ? [...]
[...] Ce 10 mai, avec regret, je me contente d'une photo lointaine. Nous passons devant le monastère de Grigoriou, lui aussi sur une solide base rocheuse, mais au ras de l'eau. Ses murailles impressionnent moins que celles de Simonos Petra, et son unité est malmenée par des bâtiments de forme et de hauteur disparates. Il suffit d'un rien pour qu'une harmonie soit détruite. Je vogue vers Dionysiou sans espoir de surprise. Que peut-il m'apporter que je n'eusse déjà vu à Iviron, à Philothéou ou le long de la côte ? [...]
[...] Un moine à barbe blanche est assis à un bureau. Dans mon mauvais anglais, je demande à voir le frère Jacobos. Je m'entends répondre dans un excellent français : Qu'est-ce que vous lui voulez, au frère Jacobos ? Je voudrais lui demander quelques renseignements. Lesquels ? D'abord connaître le prix de la pension. Elle est gratuite. Nos ressources viennent d'ailleurs : il balaie d'un grand geste les étalages de chapelets, bougies, boîtes d'encens, reproductions d'icônes. En outre, vous avez payé un droit d'entrée à Athos. [...]
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