Résumé de l'Ebook:
[...] Comment s'en sert-on à notre tour pour influer sur notre environnement ? Cette question du rapport entre l'homme et son territoire n'est pas nouvelle : qui des deux influe le plus sur l'autre ? Pour moi, c'est comme une histoire d'amour : un échange se met en place, on donne et on reçoit en même temps. Et ce que l'on reçoit n'est pas toujours en relation avec ce que l'on donne, car l'autre n'échange pas seulement avec vous. Intérieurement, j'analysais cette comparaison, me plongeant dans le tourbillon des relations humaines L'homme poursuivit : Les relations ne sont pas univoques. [...]
[...] Les deux sœurs ne bougent plus guère de leurs deux pièces. Leurs jambes sont lourdes et elles évitent de monter et descendre. Du coup, elles n'occupent que cette vaste terrasse qui s'étend à l'Est de leur maison. C'est la terrasse à tout faire. La vie en plein air des deux vieilles s'y condense : cultiver quelques légumes, étendre le linge, faire ses besoins Ainsi, elles ne se déplacent qu'à 86 l'horizontal. L'Aimé et le Fernand, eux, ne sortent que pour aller au jardin. [...]
[...] Nous nous y sommes mis tous ensemble. Certains creusaient, d'autres faisaient des petits murets de pierre autour pour retenir la terre et les enfants ont mis les arbres dans les trous. Quand nous eûmes fini, ça faisait comme une couronne autour du gros rocher. Nous avons fait un grand feu et nous avons mangé et bu. Nous sommes restés là tard dans la nuit, malgré le froid de cette fin d'automne. Le lendemain matin, je suis retourné seul sur place. [...]
[...] L'ortie, elle, devint herbelégume, un régal pour les guerriers vétérans. À l'échelle du pays que je découvrais, ces mauvaises herbes étaient devenues anecdotiques. Pourtant, encore aujourd'hui, les fougères me gênent lorsque je cherche des champignons. J'ai tendance à vouloir les couper systématiquement, mais le travail est long et les yeux se détournent de leur objectif premier. Du coup, la plupart du temps, je fais avec : je les écarte d'un revers de main juste pour crever l'écran. De ce simple geste, on découvre un sous-bois de lutin : le "sous-fougères". [...]
[...] Comme par magie, chaque forêt d'orties était accompagnée de cette petite plante. Le remède se trouvant immanquablement à côté du mal, les traversées étaient suivies d'une séance de soins intensifs d'urgence où nous communiquions notre savoir aux novices avec une grande fierté. Dans cette nature, on savait reconnaître les bons et les méchants. La plante magique contre la mauvaise herbe : notre monde était simple. Avec le temps, je découvris le point faible de l'ortie : sa fragilité. Armé d'une sacate1 de châtaignier, je transformais les forêts d'orties en champs de batailles. [...]
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