Chantal Rose Scotto, Crime à Prague

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Extraits

[...] En passant près de la porte du patron, j'entendis des injures violentes : deux hommes étaient en train de régler des comptes. Sans préjugé, j'ouvris la porte du bureau. Instantanément, les deux hommes, surpris, les yeux grands ouverts d'étonnement, se turent. Le plus gros des deux se leva et dit en me regardant droit dans les yeux : Salut, je n'ai pas eu le temps de vous accueillir, mais je comptais vous rendre visite avant midi. Vous êtes bien installé ? Je m'appelle Grassot, je suis aussi le directeur. Bonjour, répondis-je. [...]

[...] Mais, quand l'édito du soir publia l'article, j'ai dénoncé Faraday comme un tricheur Le véritable destinataire de l'article demanda ma démission car, les faits parlaient d'eux-mêmes, c'était piquer le travail des autres. La déontologie était bafouée. C'était intolérable dans une équipe aussi soudée. J'étais en train de perdre l'estime de mes collègues. Les conséquences furent nombreuses, moi qui jouissais d'une bonne réputation à la rédaction, je fus soudain mis à l'écart. Beaucoup parmi nous disaient il a changé, on ne comprend plus son attitude Quoi, c'est vrai, il se laisse aller, lui qui avait une si jolie compagne. [...]

[...] Jusqu'à présent, je le qualifierais de peu instructif. Je dois concéder ceci : j'y retrouve avec régularité les mêmes noms, les mêmes sommes, les mêmes jours de chaque mois. Je vais contacter la brigade financière à Paris sans délais. C'est alors qu'on m'appela sur la ligne de Van de Loen. Je peux répondre si vous le souhaitez, dit Svoboda. En réalité, je ne l'avais pas entendu et me dirigeai vers le téléphone. Je désire parler avec Mme Tancer, s'il vous plaît. [...]

[...] Je découvrais un sentiment nouveau. J'avais l'impression que le travail de ma vie trouvait, dans cette reconversion, sa justification. Une vie différente se profilait devant moi ! Le dîner que nous avions partagé avait été joyeux, des rendez-vous de travail furent fixés. Je pris congé de tout ce beau monde et j'annonçai sans mystère : Il me reste maintenant à prendre une décision ! L'étonnement se lisait sur les visages de mes nouveaux amis. Ils jugeaient leur proposition sans précédent et particulièrement juteuse. [...]

[...] Je ne pense pas que Svoboda ait été informé car il m'en aurait parlé. Les R.G. ont-ils déjà glané des informations ? Possible, car ils sont vraiment efficaces et rapides ici. Vous savez, je crois qu'il faut que j'en parle tout de suite au commissaire ! Faraday, d'un geste ferme l'arrêta dans son élan. S'il vous plaît, il est tard. Je suis sûr que votre Svoboda dort comme un bébé à l'heure qu'il est. De plus, il devait se rendre, lui aussi, à un rendez-vous. Il n'est sûrement pas rentré. [...]