Résumé de l'Ebook:
[...] et comme les mots servent à dire des bêtises ! "124 Et c'est à peu près tout ce qu'on aura. Pour la critique en forme de la logique et de la grammaire, on attendra Nietzsche. Deuxième fondation dont Berlioz se prive : la danse. On l'a suggéré aussi : si la musique peut exprimer l'essentiel du vivant sans les mots et puisque le rythme est son ossature, pourquoi ne pas accorder à la danse une capacité encore antérieure d'expression corporelle ? Wagner le fera, Berlioz non. [...]
[...] A ceci près, qu'à force de reparcourir le même cercle en sachant au moins momentanément qu'on le parcourt à nouveau, on contribue encore à aggraver les choses, qui ne peuvent qu'empirer d'autant : toute progression linéaire est interdite par la répétition circulaire, mais la conscience de la répétition fait qu'on ne répète plus exactement tout à fait la même boucle ; on s'enfonce peu à peu, vers le pire ; on régresse enfin. Précisément de mal en pis. Ce qui advient toujours quand on recommence ce qu'on savait ne pas devoir recommencer. More geometrico, on n'a donc plus affaire à un cercle parfait, mais à une spirale, en l'occurrence orientée vers le bas. Cela dessine toute l'armature des Troyens. [...]
[...] Il y a des rapprochements et des proximités dont on ne se remet FN, GS, p.345 par exemple, ATC, p.148 ou p Benvenuto Cellini, acte 2 sc ibid., acte 2 sc ibid. acte 2 sc pas, et des gens dont il ne faut pas se laisser aimer. Et au fond c'est bien ce que semblent avoir fait et Berlioz et Nietzsche : être aimé et admiré, soit ! mais surtout pas par n'importe qui. Il faut rester " inter pares " ; et donc à la fois trier, élire et choisir ceux qui auront le droit de manifester sincèrement leur proximité cordiale et spirituelle. [...]
[...] Dans le rire de Berlioz l'esprit reste davantage français. L'inlassable cocasserie du musicien qui exaspérait tant Wagner, domine davantage : il raille et plaisante de toutes les manières contre les cohortes bariolées de ses adversaires, et si sérieuses que soient ses répulsions et ses désapprobations, il ne se départit jamais de sa légèreté voltairienne. Il n'y a guère de doute, que consciemment ou non, l'esprit de Voltaire plane sur lui et sur ses écrits : humour parfaitement irrespectueux de tout ce qui est établi et convenu, pas vraiment enragé à mordre et à blesser au cœur, mais distant, éloigné. [...]
[...] La fille mariée par son père sera dérobée sans scrupule, puis sera accordée à son seul digne amant sans qu'il soit jamais question officielle de mariage. Et de toute façon, son destin sera, toute amoureuse qu'elle puisse rester, de suivre l'artiste. Au contraire de Lohengrin, Cellini ne promet ni mariage ni rédemption par l'amour, mais il reçoit sa compagne, presque de surcroît, comme récompense de son seul vrai triomphe, celui d'artiste. Enlevez Elsa, il ne reste pratiquement plus rien de Lohengrin ; escamotez Térésa, Benvenuto Cellini reste presque intact, du moins quant à l'essentiel. [...]
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