Résumé de l'Ebook:
[...] Disons-le : Nietzsche voulait autre chose. Qu'il a cru longtemps et aveuglément trouver dans l'art de Wagner, puis de façon un peu plus brève et problématique chez Bizet, et même de façon fulgurante et dérisoire chez August Bungert. Ces erreurs trahissent toutes la même chose : la hantise de sa vie, le fil d'Ariane de toute sa pensée, de la première à la dernière ligne, que les Grecs, lui avaient enseigné : le sens de la tragédie humaine Ni Bach ni Mozart, ni Schubert ni même Beethoven n'auraient pu en effet le lui rappeler. [...]
[...] Il n'était pas un imbécile, même si l'on ne peut que regretter qu'il ait cédé si vite aux injonctions réellement diaboliques d'Élisabeth après la mort du philosophe. Il n'était pas un imbécile, car il lui fallut autant de courage que de lucidité pour s'attacher à un penseur aussi cruellement inconnu de son temps. Nous n'avons pas le droit d'oublier ce mérite, qui reste rarissime. Ceux qui ont cru en Nietzsche si tôt se comptent sur les doigts d'une seule main. [...]
[...] Car en dépit d'apparences trop littérales, la musique fut bien la seule patrie, ou du moins l'unique langue maternelle du philosophe comme du musicien. Mais par-delà cette communauté d'enracinement, il faut aller vérifier la parenté des prises de position, des jugements de valeur et des appréciations conséquentes. Et pas seulement en ce qui concerne la musique, mais aussi à propos de l'art en général, et de toutes les questions essentielles qui y touchent. A la frontière de la morale et de la philosophie de l'art, Berlioz donne à penser un bel exemple, très finement analysé, de ressentiment en musique. [...]
[...] Curieusement d'ailleurs on y reviendra à la quantité de références expresses, Berlioz ne serait pas le mieux loti. Mais qualitativement, il occuperait visiblement une place réservée et à peu près unique ; car tout ce que Nietzsche a écrit sur tous ces musiciens réclamerait toujours deux pages en regard l'une de l'autre, l'une pour admirer positivement, l'autre pour s'en démarquer plus ou moins sévèrement. Sans même parler de Wagner, personne n'eut l'honneur d'être épargné. En prenant le recul nécessaire, les choix du philosophe pour les musiciens se délimiteraient globalement de la manière suivante dans une synthèse assez claire, en la127 PG, p quelle on ne mentionnerait délibérément que les plus grands noms de la musique de ce temps. [...]
[...] Du côté de chez Nietzsche, le même problème, on l'avoue forcément, est resté d'une urgence bien moindre. Nietzsche n'est pas musicien de métier, et il sait ses lacunes, qu'il reconnaît tacitement quand il confie à Peter Gast par exemple le soin d'orchestrer à sa place l'Hymne à la vie qu'il a composé sur le piano. En conséquence il est normal qu'on ne trouve pas la référence à cet aspect de la musique chez lui avec la même fréquence que chez Ber- 183 lioz. [...]
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