Résumé de l'Ebook:
[...] Depuis le Moyen-Âge, la rumeur courait selon laquelle la peau de mouton possédait de grands pouvoirs de guérison. Le folkloriste Doré ne pouvait rester insensible à toutes ces légendes négatives ou bénéfiques sur l'animal au point de lui donner la vedette dans ses illustrations de Peau d'Âne, forgeant ainsi un lien thématique entre l'âne et le mouton, porteurs tous deux d'histoires populaires, colportées depuis l'époque médiévale. L'image du druide, interrogé par le roi, suscite encore plus d'étonnement chez le lecteur. Gustave Doré crée un personnage et un espace qui sont absents du conte de Perrault. [...]
[...] Enfin, le terme de vapeurs employé par Perrault est fréquent dans la description de la mélancolie. Lange, médecin de la société royale à Lisieux, écrit en 1689 dans son 159 traité des vapeurs : Dans l'état amoureux, les vapeurs montent au cerveau et vont frapper les traces où sont attachées les images des objets ordinaires de l'amour et de la tendresse La sombre vapeur mélancolique que mentionne Perrault dès les premiers vers n'est autre que la bile noire qui a envahi le corps du Prince et trouble son tempérament héroïque Il reste que notre prince ne guérit de sa maladie qu'au bout d'une quinzaine d'années, grâce à la patience et à l'amour de Griselidis, lors du mariage de sa propre fille. [...]
[...] Il est vrai que le fils du meunier, au moment du maigre héritage, n'entrevoit aucun moyen de s'enrichir. Raisonnant à court terme, il n'envisage que la possibilité de manger son chat, puis de s'en confectionner une fourrure (luttant contre la faim et le froid, provisoirement). C'est l'animal qui, par sa réflexion fine et ses actions brillantes, pense à l'avenir et forge une meilleure situation pour son maître ignorant et passif. Ainsi le maître du chat n'est-il qu'une Bête (par glissement de sens, un écervelé) cependant que la bête de nature (l'animal) se montre sage, maître du destin et des hommes. [...]
[...] Précisons d'abord que les premières années de mariage n'ont pas salué la naissance d'un enfant comme si le conteur voulait indiquer d'emblée l'infériorité de la mère, par la faiblesse de la fonction primordiale d'une femme (selon la morale de l'époque) : la procréation. Après la naissance miraculeuse de la princesse, le conteur fait intervenir 70 sept fées, adjuvantes d'une mère effacée et fragile. Ces sept personnages, et la plus jeune des fées en particulier, assumeront le rôle de mère protectrice. [...]
[...] Perrault réécrit une histoire en entrecroisant des motifs qu'il emprunte à un fonds de contes oraux, littérarisés par Marie de France, puis par Boccace. C'est la dixième histoire du Décaméron qui apparaît comme le texte fondateur de Griselidis : Le marquis de Saluzzo, contraint par ses gens à prendre femme, choisit la fille d'un paysan. Il en a deux enfants qu'il feint de supprimer, puis il prétend la répudier pour se remarier. Mais, enfin convaincu par la longue patience de Griselda, il lui rend sa fille et son fils et confesse qu'il n'a agi que pour l'éprouver (Notice du Livre de Poche, P. [...]
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