Résumé de l'Ebook:
[...] On remorqua le comateux sur un cheval. Au fort Givon, c'était le maréchal d'Aslar debout avec le capitaine Agénor, sur une falaise qui servait de mirador aux hommes de troupe. Sa longue vue sur son œil crispé, il finissait de contempler le désastre. Puis, tendant négligemment la lunette au vieil officier, il dit avec une voix grasse soutenue d'une froideur inaltérable : Nous avons donné le bal, et les nègres se sont formidablement amusés. C'est tout à fait original, renforça Agénor, les esprits supérieurs pensent la guerre, la déclarent, et les ignares la font. [...]
[...] Je ne m'en sortirai pas comme ça, balbutia-t-il. Je suis foutu, petit si les gardes me trouvent ici. Yéléen se releva, et comme si une idée l'eut illuminé, il dit d'un ton sûr : Tenez bon monsieur, mon ami est fort, il vous sortira de là, j'arrive. Non, pas ça ! Yéléen s'en était allé comme une flèche. Il rentra précipitamment dans l'écurie, et se retrouva nez-à-nez avec Niaman. Il demeura pétrifié, la gorge nouée. La jeune fille le regarda, poussiéreux, les habits tachés de sang. [...]
[...] C'était ici, le paradis des oiseaux de proie. Les pépiements des geais, des moineaux, des merles, et des tourterelles, étaient plutôt amusants qu'agaçants. On chercherait à les dénombrer là-haut, sans les voir réellement, car aussi nombreux furent-ils qu'on les confondrait aux feuilles. Une colonie de singes verts sautant de branche en branche, faisait tomber des fruits mûrs, ou à moitié grignotés sur les houppes d'herbes. Dans ce lieu où tout verdoyait, la vie était aussi chant. On pouvait passer toute la journée à s'abandonner sans crainte, au grand air pur. [...]
[...] Je remarquai que l'estrade, devenue sombre, était déserte. Je ne puis dire si ce fut à cause de l'heure tardive ou à cause de l'ombre de la nuit, mais le triomphe de la technologie avait été éphémère et, sans billet, sans passeport, je regagnais l'hôtel. Il était près de vingt trois heures. Dans le clair-obscur que donnait l'abas-jour posé sur l'encoignure de marbre, Zara, très épuisée, dormait béatement, entièrement enfoncée dans les draps. Le froid avait déjà envahi le séjour, j'allai à la fenêtre, et comme d'habitude, elle ne l'avait pas refermée derrière la brise-brise. [...]
[...] Tu ne les as pas ? 313 Les billets d'avion ? Oui Mais je te les ai remis ! Je descendis précipitamment l'escalier, et me perdis dans la ville à bord d'un taxi que je pris en course, destination Belle vue Je parvins sans tarder à l'atelier ; mais il était déjà fermé. Sur l'estrade de la maison voisine, quelques jeunes gens jacassaient sous la vive clarté d'une lampe à néon. Je leur demandai de me conduire chez Baldé le maître tailleur. [...]
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