Brugidou Jean, Mémoires juvéniles

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Extraits

[...] Georgette s'accorde toute liberté, chez elle, dans les champs parse-més de primevères, au cinéma et même à l'élégant théâtre de Brive, où nous allons voir jouer l'Amphitrion de Girau-doux. Je crois comprendre qu'elle s'interdit seulement ce qu'elle ne pourrait pas cacher à Pierre, son fiancé, le jour où ils se retrouveront. Toujours gentiment habillée, elle sait séduire par sa mine pimpante, enjouée, ses yeux brillants et un peu moqueurs. Psychologue, elle suggère avec humour et nous nous comprenons à demi mot. Cet attachement me conduit à d'autres situations héroïques. [...]

[...] qui est inquiet, ne sachant si c'est au titre de recherches pour épuration que je viens le voir. Baptisé délégué des jeunes sur la suggestion de Voronoff, et d'après les listes que celui-ci me donne, je commence à prospecter parmi des possibles sympathisants qui habitent à proximité de l'école pour trouver des adhérents. Ami politique d'avant guerre de mon père, Membre du Conseil National de la Résistance, membre de l'Assemblée consultative, député, ministre 2 Résistant, professeur de lettres au lycée Henri IV, député de Paris 3 Ancien Jeune-républicain, la Voix de la France Libre Journaliste démocrate-chrétien, éditeur, ministre M.R.P Ancien Jeune-républicain, membre du Gouvernement provisoire Mes sorties en ville Ma première visite, qui restera mon unique démarche pour cette mission, est pour les jeunes de la famille Réchard, habitant à la pension Ozanam, rue Laromiguière, derrière le Panthéon. [...]

[...] Nous resterons à La Bastide jusqu'à la fin des vacances scolaires. Pour la troisième année consécutive ma mère reprend sa classe à Saint-Emilion. Pour disposer de plus de temps en famille et réduire les fatigues des voyages quotidiens, mon père quitte en avril 1923 les Chantiers de la Gironde et entre, à Libourne, dans un atelier de fabrication de matériel viticole. Saint-Émilion, Bordeaux, le nouveau foyer semble avoir trouvé en Gironde sa terre d'élection, géographiquement et culturellement. Pour Anita, c'est naturel : ici elle est née, a grandi auprès de ses parents, a poursuivi toutes ses études et surtout elle s'est affirmée dans son 14 travail, dans ses convictions et a acquis une indépendance qu'elle n'est pas prête à perdre. [...]

[...] J'accompagne toujours le colonel Georges qui rejoint le poste de commandement du bataillon de Merlat. Autour de lui plusieurs officiers sont penchés sur des cartes. Je me présente à Merlat qui me demande si j'ai rencontré mon père : Non C'est vrai. Il assure une liaison ; viens le voir un de ces soirs au cantonnement, cela lui fera plaisir Crousillac qui fait partie du groupe d'officiers. me confirme que Georges a reçu des instructions pour la mutation des élèves d'écoles militaires à leurs écoles respectives qui sont rouvertes. [...]

[...] Le 20, avec mon fils aîné, je tente un autre essai pour passer en Angleterre, mais je ne puis atteindre Bayonne à temps, n'ayant plus la possibilité de me déplacer assez rapidement Retour à l'aérodrome, les officiers sont partis consulat britannique fermé à quai, un bateau mais seuls les Anglais peuvent y monter Sur les quais mon père me fait remarquer les nombreux avions Curtiss, avions de chasse américains, encore emballés, qui seront ainsi livrés intacts aux Allemands.« Dès lors je commence une propagande individuelle auprès de mes amis et connaissances pour maintenir et développer l'esprit d'opposition à l'envahisseur et au Maréchal juin signature de l'armistice et soulagement des Français. C'est fini ! Ah, vous croyez, dit mon père, que les Allemands vont se contenter de l'Alsace et de la Lorraine et disparaître ? Non, la guerre ne fait que commencer. [...]