Résumé de l'Ebook:
[...] Mais elle m'accueillit avec des cris. Je croyais t'avoir dit d'aller faire couper cette tignasse avant de reparaître ! Tu t'es regardée dans la glace ? interrogea-t-elle furibonde, tu as vu à quoi tu ressembles ? J'essayai de bredouiller que j'allais y aller le soir, que c'était fermé à midi, mais elle ne me laissa pas terminer. Bon, bon, dit-elle indifférente, puisque c'est ainsi, tu ne mangeras pas avant qu'ils soient coupés ! Et elle repartit dans la cuisine. Que pouvais-je faire ? [...]
[...] Pourquoi tu pleures ? Yvette était gentille. Elle avait les cheveux ondulés et le même âge que Marie-Lou, sans doute un an et demi de plus que moi. Les grandes m'ont encore battue. Elles m'ont battue parce que je pleurais. Mais alors, pourquoi pleures-tu ? Tu n'aimes pas la pension ? Je ne sais pas. Bien sûr ce n'est pas drôle, mais on n'est pas malheureux ici. Nous, Jacqueline et moi, on est là parce que papa est seul maintenant. [...]
[...] Il y avait bien longtemps que nos doigts n'avaient pas caressé tant de délicatesse. Nos chemises étaient faites de toile rêche et les grands caleçons en finette nous tombant presque aux genoux remplaçaient les culottes Petit Bateau. En voilà une, lança Ginette, qui ne semble pas regretter ses parents. Elle paraît même ravie de les avoir quittés. Ce n'est pas si sûr que cela, dit Marie-Lou, avec un nom pareil elle est sûrement juive. Non, répondit Claudine, qui avait entendu, je suis catholique. [...]
[...] Notre voisin Vudal, qui recevait chez lui des officiers de la Wehrmacht, s'était volatilisé au moment de la Libération, et M. Jean Laventure avait dû troquer ses trois galons de capitaine contre des chevrons de sergent. La laitière avait repris sa tournée quotidienne et c'était, à présent, les prisonniers allemands qui ramassaient les ordures. Depuis que l'essence n'était plus rationnée les voitures s'étaient débarrassées de leur hideux et nauséabond gazogène. Dans le jardin on avait refermé les tranchées sous un tapis verdoyant et refleuri les parterres. [...]
[...] Mes compagnes m'avaient attendu impatientes. Elles avaient posé ma sous-tasse sur mon bol de café au lait pour éviter qu'il refroidisse trop vite et m'avaient gardé un gros morceau de pain. Toutes me pressèrent de questions mais toutes savaient déjà. Comme elles étaient contentes ! Et comme j'étais moi-même nerveuse et émue à la fois ! Mais vous savez, dis-je persuadée, la bouche pleine, c'est un miracle. Comment, dit Marie-Lou, explique-toi ! Alors je leur racontai mon monologue avec la Sainte Vierge au fond du jardin. [...]
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