Emile Zola est en quête de vérité sur l'humain et la société. C'est dans ce cadre qu'il commence à écrire les romans expérimentaux du Cycle des Rougon-Macquart. En 1871, il publie La Curée où il dénonce les excès de la bourgeoisie sous le Second Empire et les spéculations financières lors des travaux d'aménagement de Paris par le baron Haussmann. En quoi La Curée est-elle une représentation du réel ? N'est-elle restée qu'un documentaire ou est-elle devenue une fresque romanesque ? Le romancier met-il en accusation la société et ses dirigeants ? L'écrivain est-il également mis en cause par le lecteur ?
[...] Cette idée est renforcée par la situation géographique de l'hôtel : l'ILE St Louis. Lieu de l'enfance, de l'innocence, de la pureté et de la vertu, il a pour Renée le goût amer du paradis perdu. Univers de traditions et de conservatisme, il semble en rupture avec le présent. L'hôtel Béraud est placé sous le signe de l'eau et de la minéralité. Il est le symbole de la vieille aristocratie d'épée, fermée, fière, pure et austère, incarnée parfaitement par son propriétaire : Mr Béraud du Châtel. [...]
[...] Zola s'est intéressé en détail au phénomène de la spéculation. Il utilise un langage technique varié qui peut parfois sembler complexe au lecteur qui n'est pas un spécialiste du sujet. Dans ce roman, appartenant au Cycle des Rougon-Macquart, Emile Zola suit le destin de ses trois protagonistes : Saccard, Renée et Maxime. Le portrait de ces personnages sont très fouillés, afin de renforcer l'illusion romanesque. Mais, l'auteur se place en expérimentateur, souhaitant mettre en évidence le déterminisme par l'hérédité et le milieu, qui conditionne chaque être humain. [...]
[...] Son corps épilé avait une pose lassée de femme assouvie (chapitre 6). Il n'y a pas chez Maxime de véritable curiosité du Mal comme chez Renée. Le jeune homme pêche plutôt par passivité et par ennui que par goût. Etre falot, il n'a pas de grandeur, de relief, de consistance. Maxime est creux. Il apparaît comme vidé de toute substance, incapable du moindre sentiment ou de la moindre initiative. Son existence est le reflet de sa personne, elle est d'une vacuité absolue. [...]
[...] Toute la capitale est vue au travers de son obsession de l'or, de son avidité. L'imagination de Zola transforme les quartiers de Paris en matière en fusion. La ville est ensuite placée dans une cuve, remuée et chauffée par une horde de spéculateurs qui semblent en quête de la mystérieuse pierre philosophale. Zola montre la dépravation de Paris par une métaphore grandiose. Il compare le vice à une pluie fine et pénétrante s'infiltrant partout, dans les moindres strates de la société. La débauche apparaît comme un fléau qui n'épargne rien ni personne. [...]
[...] Ce titre résume à lui seul les grandes lignes de la théorie naturaliste. La Curée se situe comme une reproduction assez fidèle du climat de spéculation qui régnait sous le Second Empire, lors des travaux d'Haussmann. Cette ruée vers la fortune, cette fièvre de l'or, ce climat de violence qui s'empare de Paris sont montrés dés le titre du roman. La Curée est à l'origine la portion de la bête que l'on réserve aux chiens dans une chasse à courre. [...]
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