Gervaise a abandonné sa "boutique" à Virginie et les Coupeau vivent désormais "sous les toits, dans le coin des pouilleux". Coupeau s'est remis à boire ; deux années s'écoulent et le couple s'enfonce dans la misère. La petite Lalie Bijard supporte, après sa mère déjà morte d'un coup de pied, les tortures de son père, rendu fou par l'eau-de-vie. Coupeau fait un premier séjour à l'hôpital Sainte-Anne, sort guéri, mais recommence à boire.
[...] D'autres images "fortes" émaillent le texte : "la pituite" qui " lui ramonait la gorge", évoque sans méŽnagement un nettoyage, une véritable purge matinale qui arrache le tube digestif ; "le feu" du "premier verre" qui lui "cautérisait les boyaux" , souligne la brûlure cicatrisante de l'alcool, comme celle d'un fer rougi au feu . Zola emprunte également au registre animal pour souligner la dégradation de l'être humain : "viande", "pattes", "boyaux". Conclusion Un extrait de roman tout à fait conforme aux principes de l'écriture naturaliste, par son approche scientifique ; mais, au-delà de l'aspect documentaire, cette page ne manque pas de toucher la sensibilité et l'imagination du lecteur grâce au pathétique et au tragique de la situation. [...]
[...] Coupeau fait un premier séjour à l'hôpital Sainte-Anne, sort guéri, mais recommence àˆ boire. PARTIE Zola se livre, dans cette page, à une description naturaliste des "ravages" opérés dans l'organisme de l'alcoolique Sa narration nous fait suivre les transformations physiques d'un alcoolique Les signes cliniques de l'alcoolisme sont apparus "peu à peu" et la narration nous fait suivre, grâce à la technique du retour en arrière et à l'emploi de temps verbaux marquant l'antériorité, l'évolution du personnage de Coupeau : "l'heure était passée" , les jambes étaient devenues". [...]
[...] Zola brosse du malade un portrait en mouvement particulièrement pittoresque et saisissant Ce passage du chapitre constitue un sommaire et le narrateur souligne le caractère itératif du récit : "le matin" ; nous assistons au déroulement d'une journée "classique". D'abord le réveil, puis les déambulations sur le "trottoir" où les troubles deviennent plus graves : "il festonnait", image évoquant les zigzags de Coupeau, sa perte d'équilibre. A cela s'ajoute le pittoresque des notations visuelles et des couleurs : "il se plombait, avec des tons verts" "il restait un gros quart d'heure plié en deux". De même pour le pittoresque sordide de certaines notations auditives. On entend Coupeau "toussant et claquant des os ( . [...]
[...] Les "remèdes" et les "consolations" vont s'enchaîner tout au long de la journée : le "premier verre" présuppose de nombreux autres verres . Nous assistons au caractère tragique de cet engrenage : "pour se soutenir, il lui fallait sa chopine d'eau-de-vie par jour», c'est-à-dire un demi-litre d'alcool pur, distillé dans l'Assommoir du père Colombe . Le verbe d'obligation "falloir" est répété. L'alcoolisation ne se fait plus par le "vin" comme dans la scène du repas de l'oie . Tous les jours, inéluctablement, c'est le même spectacle : Gervaise sait qu'elle peut préparer "Thomas", le vase de nuit, Coupeau ne peut que commencer la journée par des vomissements, "ça ne manquait jamais", la locution adverbiale est catégorique ! [...]
[...] Il "raconte", et se raconte, des histoires : les "picotements" sont provoqués par du "poil à gratter", une plaisanterie faite par sa femme . Un personnage qui, ensuite, se ment à lui-même : ses "tremblements" "l'enquiquinent", terme bien faible, placé dans la bouche d'un Coupeau plus inquiet qu'il ne veut bien le dire. Il manifeste enfin la plus grande mauvaise foi, refuse l'évidence en cherchant d'autres responsables : sa "main droite" qui "devait avoir commis un mauvais coup", par exemple ; il en vient même à "accuser les omnibus" . [...]
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