Il s'agit dans cette dissertation de trouver de l'art pour l'art dans le cadre de la littérature latine. L'art pour l'art, c'est l'art qui n'a pas d'autres buts que lui-même, qui parle de lui-même et de rien d'autre. Cela s'oppose donc à l'art utile. Le problème est que dans la civilisation latine, l'art littéraire vient d'être adopté, il s'agit donc d'un phénomène nouveau et incongru pour les romains. Sans compter que la littérature doit faire sa place dans un univers particulier : Rome.
Dans un premier temps il s'agira de montrer qu'il n'y a pas de l'art pour l'art dans la littérature latine à l'aide de quelques exemples montrant les divers usages qui en sont fait. Dans un deuxième temps, nous verrons qu'il existe tout de même quelques exceptions, peu nombreuses, mais qu'il faut tout de même noter. Dans un dernier temps, il sera question de nuancer la réflexion en montrant que la littérature est mouvante et en évolution.
[...] Le premier cas que nous pouvons citer est celui de la réflexivité littéraire, la métapoésie, c'est-à-dire le texte qui parle de lui-même. On peut citer comme exemple l'Art poétique d'Horace qui est une sorte de traité de son art poétique. Ce texte fait la célébration de la poésie en général, du poète et du poème en tant qu'œuvre particulière. Nous pouvons également citer quelques exceptions de la littérature latine, autrement dit : de la littérature qui est de l'art pour l'art. [...]
[...] Nous pouvons citer quelques exemples pour illustrer l'art utile à Rome. Les auteurs des ces textes sont des Vates puisqu'ils ont une fonction sociale et une utilité. L'art utile par définition, une fin : nous allons voir quels sont les divers éléments que l'art peut servir. Pour commencer, il faut parler de l'épopée qui est le genre dominant à Rome et qui a pour objectif de glorifier Rome ou bien un héros individuel représentant Rome l'individu n'est jamais représenté en tant qu'être unique, il est toujours en lien avec Rome. [...]
[...] Catulle se trouve dans le contexte d'une société collective, où il n'y a pas de notion d'individu, donc l'Ego n'a pas lieu d'être ; et où l'amour est honteux, digne de moquerie : puisque le mariage est fait pour la procréation et l'amour vénal pour le plaisir, et dans aucun cas, théoriquement, avec de l'amour. On peut d'ailleurs noter que la comédie de cette époque se moque de l'amour, ce qui prouve bien que c'est un thème ridicule. Catulle est donc en totale rupture avec son temps. Près de cinquante ans plus tard, l'élégie romaine est reprise, mais le contexte où elle apparaît lui est plus favorable. [...]
[...] il y a un désintérêt pour la vie public avec un développement de l'intérêt pour l'individu chez les jeunes. Il y a un ras le bol de la violence, qui fait penser à mai 1968. Un désir de paix et d'amour né. L'amour n'est donc plus honteux, au contraire. L'élégie, à cette époque nouvelle répond donc à une attente nouvelle au niveau littéraire. Elle représente un idéal face à un monde en désordre, les anciens vices deviennent des valeurs. C'est également à cette époque, celle d'Auguste, que le fond et la forme se fixent. [...]
[...] Cet art utilitaire n'est pas spécifique à Rome, il s'agit juste une évolution normale de la littérature, comme nous venons de le voir. Bibliographie "Les genres littéraires à Rome" de René Martin et de Jacques Gaillard. "La littérature latine" de J-P Néraudau. "L'élégie érotique romaine" de Paul Veyne. [...]
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